
Euronext reprend la main dans le post-marché

Euronext remet la main sur Clearnet SA pour 510 millions d’euros. La Bourse a trouvé un accord avec le London Stock Exchange pour reprendre le contrôle à 100% de son ancienne chambre de compensation, qu’elle avait vendue en 2003 au britannique LCH.
Le groupe corrige ainsi l’une de ses faiblesses: l’absence d’activités de post-marché intégrées qui font la force du LSE et de Deutsche Börse. Elles constitueront 29% du chiffre d’affaires pro-forma après l’opération. Celui-ci serait passé de 519 à 627 millions en 2015. En contrôlant sa chambre, avec laquelle il était lié jusqu'à présent par un accord de partage des revenus, Euronext pourra notamment accélérer le lancement de nouveaux produits.
Paris Europlace applaudit
«L’acquisition, si elle va à son terme, nous permettra de contrôler de manière pérenne les opérations de compensation des flux provenant des clients d’Euronext, comme le font les autres infrastructures de marché pour leurs clients. Par ailleurs, depuis son rachat par LCH en 2003, Clearnet SA a développé deux nouvelles activités, le fixed income et les CDS, très prometteuses, et qui répondent aux objectifs de diversification des revenus d’Euronext», confiait hier Stéphane Boujnah, son président, à L’Agefi.
Clearnet SA tire aujourd’hui la moitié de ses revenus, qui ont atteint un total de 137 millions d’euros en 2015, de ces activités. Dans le fixed income, il compense les emprunts d’Etat français, italiens et espagnols et compte s’attaquer au Bund allemand. Dans les dérivés de crédit, où la réglementation pousse à la compensation centralisée, CDSClear a pris 25% du marché à l’américain ICE et espère continuer sur cette lancée.
Paris Europlace saluait hier l’initiative d’un Euronext redevenu offensif depuis sa séparation avec le Nyse et sa cotation en 2014. L’opérateur restera cependant loin de ses rivaux, même avec Clearnet SA. D’autant que le rachat est subordonné à la fusion entre le LSE et Deutsche Börse, dont Euronext ne s’est pas privé de signaler les risques aux services antitrust de la Commission européenne. «Mon mandat est de construire la meilleure position pour les clients et actionnaires d’Euronext, quelle que soit l’issue du projet de fusion entre Deutsche Börse et LSE. Si cette opération est approuvée, Euronext contrôlera Clearnet. Sinon, nous serons dans un tout autre environnement concurrentiel», répond Stéphane Boujnah.
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