
Euronext ne devrait pas refaire d’offre pour Allfunds

Il est peu probable qu’Euronext fasse une nouvelle offre pour Allfunds, car le groupe recherche des acquisitions susceptibles d’accroître et de diversifier ses revenus, a déclaré son directeur général, Stéphane Boujnah, à Reuters.
Le groupe boursier basé à Paris a retiré une offre de 5,5 milliards d’euros pour la plateforme de fonds d’investissement basée en Espagne en février, après que la nouvelle de l’offre possible a fait chuter les actions d’Euronext.
«Les acquisitions resteront un élément important de la stratégie d’Euronext, dans le respect de certains critères stricts», a déclaré Stéphane Boujnah, ancien banquier d’affaires, lors d’une interview accordée cette semaine à l’agence de presse. «Les raisons pour lesquelles nous avons décidé de ne pas faire Allfunds demeurent. Ce n’est donc pas une priorité pour 2024", a-t-il ajouté.
A lire aussi: La City s’éloigne lentement mais sûrement de l’Europe
Poursuivre la consolidation
Depuis l’abandon du projet, fin février, le cours de l’action d’Euronext a rebondi de 15% alors que celui d’Allfunds perd plus de 20% sur la période. Cela a incité le groupe à nommer des conseillers pour un examen stratégique qui pourrait aboutir à une vente à un fonds d’investissement privé, ont déclaré à Reuters des sources familières avec le sujet. Allfunds a refusé de commenter.
Stéphane Boujnah a déclaré que l’opérateur des Bourses d’Amsterdam, Bruxelles, Dublin, Lisbonne, Milan, Oslo et Paris envisagerait d’ajouter de nouvelles Bourses en Europe continentale, même s’il en reste peu à consolider. Euronext envisagerait également des acquisitions dans des secteurs adjacents en dehors de l’Europe, après avoir envisagé des transactions en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis et quelques transactions plus modestes en Asie. Le dirigeant a néanmoins refusé de commenter une information de Reuters datant de septembre selon laquelle Euronext envisagerait de faire une offre pour la plateforme américaine de prêt de titres EquiLend.
Cette précision de la stratégie d’acquisition d’Euronext intervient alors que les groupes boursiers recherchent de nouvelles sources de revenus pour réduire leur dépendance à l'égard des activités plus volatils de la cotation et de la négociation. Les introductions en Bourse mondiales ont connu leur pire année depuis 2016 jusqu'à présent en 2023, selon les données de Dealogic, alors que la hausse des taux d’intérêt et l’incertitude économique ont ébranlé les marchés.
Une SEC européenne
Cependant, Euronext a déclaré que le groupe devrait terminer l’année avec 64 nouvelles cotations, ajoutant près de 50 milliards d’euros à la capitalisation boursière globale des marchés qu’il gère grâce notamment à la double cotation du géant espagnol du transport Ferrovial à Amsterdam et du groupe de mode américain Coty. L’année dernière, le groupe avait fait état de 83 cotations pour une valeur de marché combinée de 23 milliards d’euros.
A lire aussi: La Bourse de Londres voit s’enfuir ses fleurons
«Les introductions en Bourse internationales ne se font plus à Londres, mais sur les marchés Euronext», a par ailleurs estimé Stéphane Boujnah. Interrogé sur le risque que les entreprises européennes déplacent leurs cotations vers les Etats-Unis à la recherche de valorisations plus élevées ou de liquidités plus importantes, il a déclaré que la menace était plus grande pour le London Stock Exchange Group que pour l’Europe continentale.
Pour renforcer l’attractivité des marchés européens, «nous devons passer à un système de supervision unique», a-t-il jugé. «Il y a des arguments et une dynamique qui vont dans la bonne direction vers l'émergence d’une SEC européenne».
(Avec Reuters)
Plus d'articles du même thème
-
New Alpha reste finalement dans le giron de La Française
Alors que la banque Caurus Partners avait été mandatée pour étudier la cession de New Alpha Asset Management, la société, qui totalise 3,8 milliards d’euros d’encours, reste finalement dans le giron de La Française. -
Safran avance dans son marathon réglementaire lié à la reprise de Collins
Le gendarme britannique de la concurrence estime que les concessions fournies par le groupe français pourraient suffire à apaiser ses craintes. -
Andbank entre au capital d’une boutique espagnole de private equity
L'opération vient d'être autorisée par les régulateurs.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions