
Donald Trump fait douter les marchés

Pour la première fois depuis l’élection de Donald Trump, l’indice S&P 500 a fini la semaine dernière sur une baisse de 1,4%. En cause, l'échec du parti républicain à trouver un accord sur une réforme de l’assurance-santé Obamacare, qui a entraîné un retrait du projet de loi vendredi soir, et ce que cela présage pour les autres grandes promesses électorales du président américain.
La progression continue des indices boursiers depuis son élection tient en partie aux effets attendus de ces promesses : réforme fiscale incluant une large baisse de l’impôt sur les sociétés et programme d’investissement dans les infrastructures de plusieurs centaines de milliards de dollars. «Il y a déjà une partie des bénéfices attendus des politiques de Donald Trump qui est intégrée aux marchés», rappelle Lieven Jacobs, directeur de la gestion chez Quilvest AM.
L’administration américaine avait pris soin d’indiquer qu’elle passerait à la réforme fiscale qu’elle espère faire voter d’ici août, quel que soit le résultat du vote. «Ils ne veulent pas prendre plus longtemps la réforme fiscale en otage pour réformer l’assurance-santé, nous pensons qu’il s’agit d’un signal positif pour l’ensemble du marché qui soutient notre vue d’une réforme en 2017», écrit Terry Haines, analyste chez Evercore ISI.
Un aspect des difficultés rencontrées par l’administration pourrait toutefois entraver les efforts pour une réforme fiscale et un plan d’investissement dans les infrastructures. Le «Freedom Caucus», groupe de parlementaires opposés aux déficits, est largement en cause pour avoir fait dérailler la réforme de l’assurance-santé, et dispose des votes pour s’opposer à des projets qui ne seraient pas financés. «La Maison-Blanche ne dispose pas d’un réservoir de baisse des dépenses suffisamment grand pour combler le trou que pourraient faire apparaître dans le budget fédéral les autres mesures sur la fiscalité ou sur les investissements dans les infrastructures», explique Aurel BGC. «Or, il est hors de question que la majorité républicaine du Congrès laisse filer les déficits sans discernement.»
La volatilité qui avait disparu depuis l’élection devrait ainsi réapparaître au fil des négociations à venir, d’autant que les questions restent très nombreuses sur le contenu de la réforme fiscale et du plan d’investissement. «Le marché devient un peu impatient, il serait bon d’avoir des précisions sur ses politiques fiscales et d’infrastructures avant l’été», conclut Lieven Jacobs.
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