
Carmignac confie ses fonds à BNP Paribas Securities Services

Belle prise pour BNP Paribas. Sa filiale de métiers titres BNP Paribas Securities Services (BP2S) a été mandatée en décembre pour devenir la banque dépositaire et le conservateur global des fonds français de Carmignac, a dévoilé hier le groupe lors de la présentation de ses résultats annuels. Ce contrat n’est pas le plus important remporté l’an dernier, mais il constitue une belle vitrine, Carmignac étant la première société de gestion entrepreneuriale de la Place de Paris.
BP2S remplacera Caceis, la filiale titres du Crédit Agricole, pour les 44 milliards d’euros de fonds de droit français de Carmignac. La filiale de BNP Paribas est déjà la banque dépositaire des produits de droit luxembourgeois de la boutique de la place Vendôme, qui gère au total 56 milliards d’euros. La perte du mandat français est un coup dur pour Caceis, qui restera seulement le valorisateur comptable de la maison, au Luxembourg comme en France. «Carmignac a réalisé ce transfert afin de simplifier et de rendre plus lisible le modèle opérationnel avec ses deux partenaires clés dans leur rôle respectif», explique à L’Agefi un porte-parole de la société de gestion.
Chez BP2S, les encours totaux sous conservation ou administrés ont crû de 11% l’an dernier, pour atteindre près de 11.700 milliards d’euros. Leur masse est désormais deux fois plus élevée qu’en 2011, grâce à l’apport successif de mandats majeurs (Caisse des dépôts, Generali…). En 2017, outre Carmignac, la filiale de BNP Paribas a été mandatée comme conservateur global de l’espanol Mafpre (pour 60 milliards d’euros d’encours) et de l’Asian Infrastructure Bank (20 milliards de dollars).
Désormais, «nous sommes le cinquième acteur mondial et le premier non américain», a pointé hier Jean-Laurent Bonnafé, directeur général de BNP Paribas. Aux Etats-Unis, BP2S a franchi un nouveau pas à l’automne dernier en rachetant la plate-forme post-marché du gestionnaire d’actifs Janus Henderson, qui lui permet d’entrer sur le colossal marché de l’administration des fonds mutuels américains. La transaction, qui doit être bouclée en mars, porte sur 130 milliards de dollars d’actifs.
Grâce à la croissance des actifs et à la hausse du nombre de transactions (+6,4% en 2017), les revenus des métiers titres de BNP Paribas ont crû de 7,2% l’an dernier, à 1,995 milliards d’euros. D’ici à 2020, il devront atteindre 2,2 milliards d’euros, selon le plan du groupe. Un contrepoids utile dans le pôle corporate and institutional banking, où le courtage de taux, change et matières premières a reculé de 10,6% l’an dernier.
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