
Bruxelles veut augmenter les contributions nationales au budget européen

La Commission européenne (CE) a présenté mercredi ses propositions pour le premier budget pluriannuel de l’Union après le Brexit, qu’elle souhaite «moderne» et «ambitieux» malgré le trou laissé par la prochaine sortie du Royaume-Uni. Le projet de budget 2021-2027, qui va faire l’objet d'âpres tractations entre Etats membres, prévoit de réduire le poste de dépenses le plus élevé, celui des subventions agricoles, tout en augmentant les dépenses consacrées à la défense, la sécurité des frontières, la recherche ou la technologie numérique. L’intégration des migrants ou encore la compensation des pertes d’emplois provoquées par les accords de libre-échange figurent aussi au nombre des priorités fixées par la CE.
Le texte prévoit également la mise en place d’un mécanisme inédit qui lierait l’attribution de fonds européens au respect de l'état de droit et de l’indépendance du système judiciaire, un moyen de sanctionner les pays qui s'écartent des «valeurs fondatrices» de l’Europe, comme la Pologne ou la Hongrie.
Malgré le départ du Royaume-Uni, qui va créer à partir de 2020 un manque à gagner estimé à 10 milliards d’euros par an, la CE souhaite l’adoption d’un budget ambitieux de 1.135 milliards d’euros (au prix de 2018), soit environ 1,1% du revenu national brut (RNB) combiné des 27 Etats membres. Selon le commissaire européen chargé du budget, Günther Oettinger, le budget 2021-2027 sera ainsi supérieur à celui de la période en cours (2014-2020), à la fois en termes réels et en part du PIB du bloc (1,11% contre 1,03%).
Si la France et l’Allemagne, les plus grandes contributrices au budget européen, se disent disposées à payer davantage à condition que les objectifs budgétaires leur conviennent, d’autres pays riches, comme les Pays-Bas et la Suède, ont déjà prévenu qu’ils ne voulaient pas augmenter leur contribution pour compenser le départ des Britanniques.
Paris a par ailleurs déjà critiqué la proposition de baisse de la Pac de 5% en euros courants. «La France ne peut accepter cette proposition», écrit le ministère français de l’Agriculture et de l’Alimentation dans un communiqué. Pour le ministre français, Stéphane Travert, une proposition qui entraînerait une baisse «drastique, massive et aveugle» des subventions agricoles européennes est «inenvisageable».
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