
Bruxelles recommande une procédure disciplinaire contre l’Italie

La Commission européenne a conclu mercredi que l’Italie ne respectait pas les règles budgétaires de l’Union en raison de l’augmentation de sa dette publique, une situation qui justifie selon elle l’ouverture d’une procédure disciplinaire. Selon Bruxelles, Rome est en train de revenir sur ses engagements en matière de réformes structurelles et de réforme des retraites. Cela « pourrait affecter négativement le potentiel de croissance de l’Italie », a déclaré l’exécutif européen.
Si les Etats membres valident cette conclusion dans les deux semaines à venir, l’exécutif communautaire pourra recommander l’ouverture formelle de la procédure avant la réunion des ministres des Finances de l’UE début juillet. La procédure peut aboutir à terme à des sanctions allant jusqu'à 0,2% de son PIB, soit environ 3,5 milliards d’euros.
La dette publique de l’Italie a atteint 132,2% l’an dernier et pourrait encore augmenter à 133,7% cette année et 135,2% en 2020, selon les dernières prévisions de la Commission.
Les marchés italiens ont brièvement accentué leurs pertes après cette annonce qui était attendue. La Bourse de Milan a cédé autour de 0,7%, sous la pression des banques dont l’indice sectoriel perdait près de 1,8%, mais a ensuite rapidement refait une partie de son retard. Le rendement des emprunts d’Etat italiens à 10 ans s’est pour sa part tendu de 5 points de base à 2,575%, au plus haut du jour.
Le gouvernement italien avait déjà eu maille à partir fin 2018 avec Bruxelles, qui avait rejeté son projet de budget, jugé non conforme aux règles européennes. Les deux parties avaient finalement assoupli leurs positions pour parvenir à un compromis opportun à quelques mois des élections européennes.
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