
Bruxelles dévoile son plan de bataille pour le climat

La Commission européenne a adopté mercredi, comme prévu, un ensemble de propositions visant à adapter les politiques de l’Union en matière de climat, d'énergie, d’utilisation des terres, de transport et de fiscalité. Les éléments de ce plan de bataille avaient largement filtré dans la presse ces dernières semaines. Objectif: permettre à l’Union de réduire ses émissions nettes de gaz à effet de serre d’au moins 55 % d’ici à 2030, par rapport aux niveaux de 1990.
Parmi les textes dévoilés mercredi, une réforme du marché européen des quotas carbone (ETS) aujourd’hui alloués gratuitement aux industries polluantes, et la mise en oeuvre d’un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières de l’UE. Bruxelles compte restreindre drastiquement les permis gratuits à polluer, et souhaite aussi que certaines importations (acier, ciment, électricité...) soient graduellement soumises aux règles de l’ETS à partir de 2026.
Fin des voitures à essence en 2035
Un chantier de longue haleine. La mesure la plus controversée est l’extension prévue de l’ETS au transport maritime ainsi qu’au transport routier et au chauffage des bâtiments à partir de 2026, ce qui laisse craindre une inflation de la facture énergétique des ménages.
Dans les autres mesures phares, Bruxelles veut notamment instaurer une taxe inédite sur le kérosène aérien pour les vols dans l’UE. La Commission propose aussi d’interdire la commercialisation des voitures diesel et à essence à partir de 2035, en imposant une réduction des émissions moyennes des voitures neuves de 55 % à partir de 2030 et de 100 % à partir de 2035, par rapport à 2021. Les Etats devront accélérer l’installation des points de chargements pour véhicules électriques.
Par ailleurs, une directive sur les énergies renouvelables relèvera l’objectif de production de telle sorte que la part de l'énergie produite à partir de sources renouvelables atteigne 40 % d’ici à 2030 dans l’Union européenne. Tous les pays devront contribuer à l’objectif.
Ces propositions politiquement explosives vont maintenant faire l’objet d'âpres discussions avec les Etats et les députés européens au sein du Conseil et de la Commission. Elles ne devraient pas aboutir avant au moins un an.
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