
Bercy affiche un déficit en baisse pour le budget 2017

Les bonnes rentrées fiscales de fin d’année permettent à Bercy de boucler l’exercice budgétaire dans de bonnes conditions. Le déficit de l’Etat s’établit à 67,8 milliards d’euros, selon les données rendues publiques ce mardi par Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes publics, soit un montant bien en-dessous de la dernière prévision (-6 milliards) et en amélioration de 1,3 milliard par rapport à 2016.
Les dépenses sont en ligne avec les dernières prévisions, mais les recettes rentrent mieux que prévu. L’impôt sur les bénéfices des sociétés rapporte 2,5 milliards d’euros de plus que prévu, les recettes de TVA dépassent d’un milliard les dernières prévisions. Au total, ce sont 4 milliards d’euros de rentrées fiscales inespérées qui ont été encaissées, tandis que des recettes non fiscales sont venues aussi abonder le budget pour 2 milliards. Il s’agit notamment de plus-values sur le compte des cessions de participations, liées notamment à la vente de titres Engie et Renault en fin d’année.
Ces 2 milliards ne permettent pas de réduire le déficit au sens de Maastricht, qui compte pour le calcul du plafond des 3% du PIB. En revanche, les recettes fiscales supplémentaires permettent de conforter l’espoir du gouvernement de revenir sous cette limite de 3%. Bercy reste suspendu à la décision d’Eurostat concernant l’annulation de la taxe sur les dividendes par le Conseil constitutionnel. Si l’organisme européen décide que l’ensemble de la dette afférente, liée aux remboursements –soit un total proche de 10 milliards d’euros-, est imputable sur le budget 2017, le risque existe de voir le déficit public rester au-dessus de 3% du PIB. Même si, avec les bonnes nouvelles fiscales de dernière minute, le passage sous les 3% pourrait être envisageable. Tout dépendra des comptes des administrations autres que l’Etat.
Bercy a bon espoir de convaincre Eurostat de la validité de sa solution, consistant à rembourser cette taxe sur deux ans, et donc à comptabiliser cette dépense sur 2017 et 2018. L’argument peut être notamment que la dette à l’égard des entreprises, liée à leurs demandes de remboursement, n’est pas connue exactement : s’il est concevable, en comptabilité maastrichtienne, d’imputer une dette nouvelle sur l’exercice budgétaire au cours duquel elle a été constatée, c’est plus difficile dès lors que cette dette n’est pas précisément établie.
Plus d'articles du même thème
-
Le déficit public français s'est moins creusé que prévu en 2024
Le déficit ressort finalement à 5,8% alors que le gouvernement attendait 6%. Il demeure en hausse de 0,4 point de pourcentage sur un an. -
La ministre des Finances britannique évite la fronde des marchés
La chancelière de l'échiquier, Rachel Reeves, a réussi à reconstituer une petite marge de manœuvre budgétaire. La prévision de croissance a été divisée par deux à 1%. Mais le Trésor émettra moins de dette à long terme et davantage à court terme, ce qui est rassurant pour les investisseurs. -
L’Allemagne entérine le déblocage de son plan d’investissement massif
La chambre haute du parlement allemand a approuvé les textes permettant d’assouplir le frein à l'endettement et de créer un fonds spécial de 500 milliards d’euros pour une période de douze ans.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions