
Aucun camp ne sortirait clairement vainqueur des élections catalanes

Pas de succès annoncé pour le premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, ni pour les indépendantistes catalans, qui risquent de perdre la majorité. Les élections législatives, prévues ce jeudi 21 décembre en Catalogne, pourraient ne pas désigner de vainqueur clair, selon les derniers sondages. Si bien que le parti de gauche Podemos, allié à la formation que dirige la maire de Barcelone (Catalogne en commun) pourrait arbitrer.
Les deux grands blocs, partisans de l’unité et indépendantistes, feraient, de fait, quasiment jeu égal, avec chacun plus de 60 élus, mais sans atteindre la majorité absolue de 68 sièges. D’où le soutien nécessaire de Podemos. Ce rôle d’arbitre que pourrait jouer le parti de Pablo Iglesias renforce l’incertitude : il resté jusqu’à ce jour ambigu sur la question de l’avenir de la Catalogne. Il s’est opposé à la déclaration unilatérale d’indépendance prononcée par le président déchu Charles Puidgemont, mais aussi à la mise sous tutelle de la région par Madrid.
Ces incertitudes inquiètent modérément les marchés. Depuis un plus bas le 4 décembre, le spread du 10 ans espagnol vis-à-vis du Bund s’est élargi de 6 pb, atteignant 111 points ce lundi, témoignant d’une certaine défiance à l’égard des titres émis par l’Etat espagnol, alors même que le Portugal a au contraire le vent en poupe sur les marchés. Mais l’inquiétude n’atteint pas, et de loin, le niveau de septembre dernier, quand le spread s'élevait à 130 points.
Quel que soit le résultat du scrutin, les tensions avec Madrid ne devraient pas s’apaiser de sitôt, estiment les experts de Société Générale CIB. Dans l’hypothèse d’une victoire des indépendantistes, une relance du processus de sécession serait bien sûr contrée par Madrid. Et les divisions internes à ce camp pèseraient sur la suite des événements. Mais sans majorité, comme le prévoient les sondages, Podemos, en position d’arbitre, «pourrait pousser vers un référendum (légal, cette fois-ci) ou vers une plus grande autonomie». La négociation avec Madrid sera alors difficile.
L’hypothèse d’une victoire du camp Rajoy semble exclue, et Podemos penche en faveur d’un soutien des indépendantistes, même s’il n’est pas entièrement sur leur ligne. A moyen terme, «le scénario le plus probable est celui d’une plus grande autonomie de la Catalogne, notamment en matière fiscale», estime SG CIB.
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