Ardian signe avec Siaci le premier gros LBO français de 2015

Le courtier en assurance est valorisé un peu plus de 500 millions d’euros dette incluse. Il est prêt à repartir sur le sentier de la croissance externe.
Alexandre Garabedian

Les quelques LBO d’envergure annoncés depuis le début d’année en France, comme celui de Bridgepoint sur eFront, concernaient le bouclage de transactions signées fin 2014. L’entrée en négociations exclusives d’Ardian pour le rachat du courtier en assurance Siaci Saint Honoré, dévoilée vendredi, constitue la première grande opération de 2015 dans l’univers du private equity en France.

L’ex-Axa Private Equity devrait prendre 65% du capital, aux côtés des dirigeants et collaborateurs (15%) emmenés par le président Pierre Donnersberg, et d’Edmond de Rothschild, qui en gardera autour de 20%. L’assureur Jardine Lloyd Thomson, partenaire international de Siaci, a précisé vendredi que la cession de ses 26,2% dans la holding de contrôle du groupe lui rapporterait 82,1 millions de livres en net (110 millions d’euros). Ce qui valoriserait le courtier à un peu moins de 420 millions d’euros hors dette. En valeur d’entreprise, la transaction atteindrait un peu plus de 500 millions, selon des sources bancaires, soit plus de 9 fois l’Ebitda. Siaci réalise près de 250 millions d’euros de chiffre d’affaires.

«Siaci a de très belles positions sur le marché de l’IARD et de la retraite collective en France, et sur la mobilité à l’international avec MSH. Nous portons un projet de croissance organique et externe et à l’international», souligne Philippe Poletti, responsable du midcap buy-out chez Ardian. Le courtier est désormais d’autant plus à l’affût d’acquisitions qu’il est resté mobilisé depuis un an par l'évolution de son tour de table.

Le LBO s’appuiera sur une dette senior tranche B d’environ 250 millions d’euros à 7 ans, montée par Bank of Ireland, BNP Paribas, le CIC, le Crédit Agricole, ING, Natixis et la Société Générale. Elle ne comporterait qu’une clause restrictive sur le levier. «La dette laisse beaucoup de flexibilité à Siaci pour sa croissance. Les charges financières seront inférieures à celles que l’entreprise paie aujourd’hui, et la société dispose d’une ligne capex de 35 millions d’euros qui va augmenter», indique Philippe Poletti.

Dans ce processus de vente mené par Lazard, les premiers à jeter l'éponge ont été Bridgepoint et Eurazeo. Conseillé par Credit Suisse et Latham & Watkins, Ardian a écarté dans la dernière ligne droite son concurrent JC Flowers. Le fonds américain portait un projet industriel différent, celui d’un rapprochement de Siaci avec CEP, dont il est actionnaire.

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