
Apple fragilise encore plus les Bourses

Le CAC 40 a rouvert en baisse jeudi matin, comme les autres principaux indices européens, fragilisés par l’avertissement d’Apple sur ses ventes, dans le contexte d’un ralentissement économique des principales économies mondiales.
A 10H22, le CAC 40 perdait 0,41% à 4.670,34 contre 4689,39 en clôture la veille.
Mercredi, en clôture de Wall Street, la firme à la pomme a surpris les marchés en annonçant la révision en baisse de son chiffre d’affaires trimestriel. Apple prévoit désormais pour son premier trimestre (octobre-décembre) un chiffre d’affaires de 84 milliards de dollars (74 milliards d’euros), contre une prévision initiale de 89 à 93 milliards de dollars. Le consensus des analystes est de 91,5 milliards de dollars, selon des données IBES de Refinitiv.
Depuis le lancement de l’iPhone en 2007, Apple n’avait jamais émis d’avertissement sur son chiffre d’affaires avant la publication de ses comptes trimestriels. Le directeur général d’Apple, Tim Cook, a mis en cause le ralentissement des ventes d’iPhone en Chine, dont l'économie souffre des incertitudes liées aux tensions commerciales avec les Etats-Unis.
L’annonce a fait chuter le titre de 8% dans les transactions hors séance et précipité dans le rouge les contrats à terme sur les indices de la Bourse de New York. Ce recul a entraîné le cours des fournisseurs d’Apple en Asie et en Europe et provoqué un repli généralisé des Bourses à travers le monde.
L’abaissement de la prévision de chiffre d’affaires d’Apple pourrait être le signe d’un ralentissement plus marqué que prévu de l'économie chinoise, susceptible de contraindre les entreprises de nombreux secteurs à ajuster leurs anticipations sur ce marché.
«Même si nous anticipions des difficultés dans des marchés émergents importants, nous n’avons pas mesuré l’ampleur de la décélération économique, surtout en Grande Chine», a souligné Tim Cook , directeur général d’Apple, dans une lettre adressée aux investisseurs. La Chine inquiète particulièrement le dirigeant non seulement pour les ventes qu’y réalise le géant américain mais aussi parce qu’il y fabrique l’essentiel de ses produits qui sont ensuite exportés dans le monde entier.
Circonstance aggravante, l’arrestation en décembre au Canada de Meng Wanzhou, la directrice financière de son concurrent chinois Huawei Technologies, à la demande des Etats-Unis, a suscité une forte émotion en Chine, où ont été signalés des cas de consommateurs se détournant des produits Apple.
Certains analystes s’interrogent cependant sur le positionnement haut de gamme du géant du numérique avec des prix toujours plus élevés. «Les ventes d’Apple en Chine ne se portent pas bien depuis quelques trimestres, en partie parce que les prix sont trop élevés - au-delà de la barre des 1.000 dollars», souligne Kiranjeet Kaur, analyste au cabinet d'études IDC, interrogé par Reuters. "(C’est) presque trois fois plus cher que les téléphones d’autres fabricants qui inondent le marché de masse.»
Le marché chinois des smartphones a fortement reculé cette année, avec pour principales victimes Apple et Samsung Electronics. Ce dernier a annoncé le mois dernier la fermeture de l’une de ses usines d’assemblage de téléphones mobiles en Chine, où sa part de marché est tombée à 1% au premier trimestre 2018 contre 15% mi-2013.
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