
Wall Street se prépare à tailler dans les bonus de ses banquiers

Finie, l’opulence pour les banquiers d’affaires. Alors que la guerre des talents outre-Atlantique avait entraîné une flambée des packages de rémunération, les bonus ne seront pas aussi généreux cette année. Et, pour cause : les firmes de Wall Street ont souffert d’un ralentissement dans la banque d’investissement, en raison notamment de la baisse des volumes du conseil en fusions-acquisitions depuis le choc de la guerre en Ukraine. Goldman Sachs devrait ainsi réduire de 40% l’enveloppe de bonus de ses 3000 banquiers d’affaires, rapporte le Financial Times.
La firme dirigée par David Solomon est loin d’être un cas isolé, alors que les banques américaines semblent s’être engagées dans une réduction des coûts fixes, et notamment de la masse salariale, pour se préparer à affronter le retournement de cycle. JPMorgan, Bank of America et Citi s’apprêteraient également, selon les dernières informations recueillies par le quotidien britannique, à réduire de 30% l’enveloppe allouée aux rémunérations variables dans la banque d’investissement.
Si elle se confirme après la publication des résultats du quatrième trimestre, la baisse annoncée chez Goldman Sachs serait toutefois historique depuis la crise financière de 2008. Bien que la banque américaine a globalement mieux résisté aux vents contraires que ses concurrentes, son PDG, qui a par ailleurs présenté un plan historique de restructuration de l’activité, est bien décidé à mener la chasse aux coûts. La baisse des rémunérations pourrait entraîner un mouvement de départs et un turn-over au sein des équipes, les banquiers d’affaires cherchant de nouvelles opportunités dans les fonds de private equity ou les sociétés de gestion.
La baisse des bonus à Wall Street devrait toutefois rester circonscrite aux métiers de la banque d’investissement qui ont enregistré un recul des commissions du fait du ralentissement de l’activité. Le trading a, quant à lui, profité jusqu’ici de la volatilité sur les marchés, notamment dans les activités de taux et de change (FICC). L’année 2022 devrait se terminer sur une bonne note, si l’on en croit la directrice générale de Citi Jane Fraser. Cette dernière s’attend à une hausse de 10% des revenus du trading au quatrième trimestre, qui devrait « compenser » un recul de 60% des revenus dans la banque d’investissement, avait-elle anticipé en juillet dernier lors de la conférence dédiée aux services financiers organisée par Goldman Sachs.
Plus d'articles du même thème
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions