
UBS distribuera ses plus faibles bonus depuis 2012

La fonte des bonus continue dans les grandes banques. Alors que Deutsche Bank a annoncé récemment des mesures d’austérité drastiques, le rapport annuel d’UBS publié ce vendredi pointe une baisse de 17% à 2,9 milliards de francs suisses (2,7 milliards d’euros) de l’enveloppe versée au titre de l’exercice 2016. Il s’agit du plus faible montant depuis les 2,5 milliards de francs suisses octroyés au titre de 2012, quand la banque avait taillé dans sa banque d’investissement.
Au sein de l’enveloppe, la partie cash de la rémunération variable a diminué de 12,3%, à 1,8 milliard de francs suisses, tandis que l’enveloppe du plan d’attribution d’actions d’UBS a chuté de 24,6%, à 639 millions. Sur ce dernier montant, environ un tiers a été débloqué en 2016 tandis que la livraison de la part restante sera différée au cours des prochains exercices. Cette évolution traduit aussi l’évolution de l’action UBS, qui dans un contexte difficile pour la gestion de fortune a baissé de 16% en 2016.
Outre ces deux postes, UBS délivre également des émoluments variables dans le cadre de son «Deferred Contingent Capital Plan» (DCCP), dont le montant a baissé en 2016 de 22,4% à 399 millions d’euros. Ce dernier s’adresse aux salariés dont la rémunération totale dépasse plus de 300.000 francs suisses ou 300.000 dollars. Il doit représenter 40% de leur rémunération différée. Dans le cadre du DCCP, les bonus sont attribués sous la forme d’obligations hybrides AT1 liquidables entre cinq ans et sept ans.
Si l’enveloppe globale des bonus a diminué l’an dernier, le nombre de bénéficiaires a en revanche augmenté de 46.311 à 47.603 salariés. UBS, dont les mesures de réduction des coûts ont induit des frais de restructuration de 1,46 milliard de francs suisses en 2016, a diminué ses dépenses de personnel de 0,8% l’an dernier. L’enveloppe de rémunération de sa division de gestion de fortune américaine a en revanche augmenté de 4,1% pour représenter 59% de ses dépenses de personnel globales.
Outre sa restructuration et les difficultés dans la gestion de fortune hors Etats-Unis, la banque suisse a aussi pâti l’an dernier d’importantes provisions pour litiges. Initialement annoncé à 3,3 milliards de francs suisses, le bénéfice net 2016 a finalement été revu en baisse dans le rapport annuel de 102 millions. «Les provisions pour litiges et autres sujets réglementaires ont augmenté pour refléter un accord de principe pour solder un contentieux sur des titres hypothécaires RMBS avec la National Credit Union Association américaine», explique UBS.
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