
Starling brise le tabou de la taxation des dépôts chez les néobanques

La fintech britannique Starling ouvre une brèche outre-Manche. La petite concurrente de Revolut et Monzo a prévenu ses clients qu’elle allait facturer les dépôts au-delà de 50.000 euros. La mesure ne s’applique pas aux comptes libellés en livres, la Banque d’Angleterre appliquant encore des taux d’intérêt positifs. Starling entend «se mettre en ligne avec les taux d’intérêt négatifs en vigueur dans l’Eurozone», précise son site internet. Sa nouvelle facturation, annoncée le 4 septembre par email, concernera uniquement la tranche de liquidités après le plancher de 50.000 euros, à partir de novembre.
Starling répercute, avec retard, la décision prise en septembre 2019 par la Banque centrale européenne (BCE) de facturer -0,5% les dépôts bancaires qu’elle centralise. A ce jour, peu d’établissements de crédit ont répercuté la mesure sur les particuliers, préférant «taxer» les grandes entreprises et clients institutionnels. Quelques banques nordiques et allemandes sont passée à l’acte, tout comme la suisse Lombard Odier en France. Mais dans le marché, la prudence est de mise. Après avoir étudié le sujet, Rothschild & Co a finalement renoncé dans l’Hexagone. «La mesure évoquée n’est pas pratiquée par Rothschild & Co en France», assure une porte-parole de la banque. L’italienne UniCredit a quant à elle rehaussé le seuil des comptes concernés de 100.000 à un million d’euros.
De son côté, Starling se défend de toute démarche coercitive. «Cela va affecter moins de 1% de nos titulaires de comptes en euro», assure une porte-parole de la néobanque. Celle-ci revendique environ «90.000» comptes libellés en euros sur un total de «1,6 million». La fintech ne précise par le montant des liquidités en euros de ses clients, tous résidents britanniques, mais le confinement et la crise du coronavirus a certainement fait grimper les encours. Les dépôts en livres de la banque ont triplé depuis novembre 2019, passant de «1 milliard à plus de 3 milliards de livres aujourd’hui».
A la taxation des euros s’ajoutent d’ailleurs de nouveaux frais sur les comptes en livres, pour le remplacement d’une carte de débit ou l’exécution de gros paiements. Pour autant, Starling ne compte pas ralentir l’acquisition de nouveaux clients et met en avant la gratuité de la plupart de ses services. Déficitaire, la start-up peut compter sur le soutien de ses actionnaires. Elle a levé 60 millions de livres en février pour financer son arrivée dans la zone euro.
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