
Sferen risque de devoir poursuivre son intégration à deux

Sferen a du plomb dans l’aile. La société de groupe d’assurance mutuelle (Sgam) lancée en 2009 par la Maif, la Macif et la Mamut risque de perdre l’un de ses membres fondateurs. Selon la Lettre de l’assurance et L’Argus de l’assurance, la Maif pourrait sortir d’ici à la fin de l’année du pôle mutualiste, une décision devant être rendue avant la fin du premier semestre.
Le contexte réglementaire menace l’édifice. L’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) pourrait en effet assimiler les Sgam à des groupes d’assurance sous Solvabilité 2. Cela les contraindrait à adopter des règles communes d’approche : système de gouvernance unique et centralisé, gestion du SCR groupe (exigence en fonds propres), etc…. Or, «la Maif a fait un gros effort en termes de renforcement de ses fonds propres et ses partenaires ne sont pas aussi bien dotés», rappelle un bon connaisseur du secteur.
Au-delà de cet aspect réglementaire, Sferen paie le prix d’une gouvernance opérationnelle bancale. «Génétiquement, Sferen ne pouvait pas créer de valeur, faute d’un patron commun ayant autorité sur chacune des mutuelles», explique la même source. Les trois mutuelles avaient en outre strictement encadré leur collaboration, se laissant la liberté de ne pas s’engager sur un projet ou d’en construire un à deux. Ce qu’elles n’ont pas manqué de faire à plusieurs reprises. La création en 2013 de Sferen Réparation, le réseau de réparateurs et d’experts automobiles, s’est ainsi articulée autour de la Maif et de la Matmut, la Macif devant rejoindre le dispositif par la suite.
En février dernier, la Macif et la Matmut, cette fois, ont concrétisé leur alliance sur le marché des entreprises. La mutuelle niortaise a décidé d’entrer à hauteur de 40% dans le capital de Matmut Entreprises qui deviendra Inter Mutuelles Entreprises. Et sur le marché de l’assurance individuelle, le projet de transfert de Matmut Vie à Parnasse Maif est aux oubliettes. L’assureur rouennais devrait finalement conclure l’affaire avec Mutavie, filiale de la Macif.
Sous la pression, Sferen poursuivra son intégration, même réduit à deux partenaires, assurait hier au Figaro son président, Daniel Havis. La Sgam pourrait alors suivre l’exemple de Covéa (Maaf, MMA, GMF) qui pousse vers toujours plus de rationalisations.
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