
Orange Bank doit encore faire ses preuves

Le chemin vers la rentabilité est encore sinueux. Deux ans après son lancement, Orange Bank ne s’est pas encore remise des difficultés à intégrer les systèmes de Groupama Banque, qui dispose toujours de 200.000 clients dans ses comptes. D’ailleurs, pour accélérer un peu la bascule, Orange a engagé des discussions pour que Milleis Banque reprenne les quelques milliers de clients patrimoniaux de Groupama Banque qui possèdent des produits comme des PEA ou des comptes titres. Orange, qui revendique de son côté 360.000 comptes, n’attend pas d’atteindre l’équilibre avant 2022 ou 2023 et présente un Ebitda, pour les neuf premiers mois de l’année, négatif à -115 millions d’euros. Et si l’objectif de deux millions de clients en 10 ans (annoncé fin 2017) est maintenu, la direction se refuse à tout autre projection chiffrée.
Mais malgré ces contretemps, et un coût d’acquisition de 180 euros par client, la banque continue son plan de développement. Elle a annoncé un accord de distribution de crédit immobilier avec Nexity et vient de lancer une nouvelle offre de crédit à la consommation liée aux achats de téléphone. La banque, qui compte 135.000 clients pour le crédit, est aussi présente sur les crédits auto, distribués par Groupama. Toujours dans un esprit de diversification, Orange Bank va, en 2020, devenir courtier en assurance sur le vol ou la casse des mobiles vendus par sa maison mère.
La banque veut aussi accélérer sur l’international. Une offre bancaire proche de celle qui est proposée en France est en train d’être déployée en Espagne et elle a lancé un service de carte bancaire et de crédit en Roumanie. Enfin, l’Afrique constitue aussi un axe de croissance pour la banque. Elle a obtenu une licence bancaire et dispose aujourd’hui d’un bassin de 40 millions de clients avec son offre de transfert d’argent Orange Money. Elle va proposer, au deuxième semestre 2020, une offre de micro crédit et de micro épargne dans plusieurs pays du continent africain.
Quoi qu’il en soit, Orange Bank ne doit pas perdre de temps.Iliads’apprête à proposer une offre de paiement, les grandes sociétés technologiques sont aussi de la partie et le modèle qui faisait la spécificité d’Orange, mêlant points de vente physiques et offre digitale est concurrencée en France par la banque postale qui a lancé Ma French Bank. A l’étranger aussi, la concurrence sera rude. Comme l’a révélé L’Agefi la semaine dernière, BNP Paribas, par exemple, a l’intention de lancer très prochainement son offre Nickel dans les kiosques de loterie en Espagne.
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