
Les syndicats de BNP Paribas appellent à la grève

Le climat social est particulièrement tendu chez BNP Paribas. Ce matin, l’intersyndicale composée de la CFDT, de FO, de la CGT, de la CFTC et du SNB/CFE-CGC a appelé à une grève des salariés du réseau le 13 octobre prochain. Les raisons de ce mouvement sont multiples, mais l’étincelle l’ayant déclenché provient d’un projet de modification des horaires présenté par la direction aux salariés du groupe. « Remise en cause du forfait des cadres, perte de RTT sans compensations financières, problématiques de garde d’enfants, de transport, télétravail non intégré au projet »… Les points de désaccords énoncés dans l’appel des syndicats sont nombreux. Mais ce ne sont pas les seuls à crisper les salariés.
Les négociations annuelles obligatoires (NAO) posent aussi problème. En l'état des négociations, cette année, il n’y aura pas d’augmentation de salaire généralisée, la prime Macron de 300 euros l’année dernière passe à 400 euros pour les salaires inférieurs à 3 Smic, le PEE bénéficiera d’un abondement de 210 euros et un forfait mobilité durable doit être mis en place. Or, les syndicats considèrent la « négociation annuelle obligatoire très en deça des efforts que les salariés de BNP Paribas fournissent au quotidien ». « Nous sommes conscients que la conjoncture est difficile, Mais on ne peut pas entendre les discours rassurants de la direction sur la situation de la banque et constater que les salariés n’y sont pas associés », déclare un responsable syndical.
Cet appel intervient alors que la situation dans la banque apparaît tendue. « Nous sommes dans une période de baisse d’effectifs dans la banque », indique un syndicaliste. Outre le plan de départ annoncé en septembre 2019 qui touche, selon des sources syndicales, 280 postes dans la gestion d’actifs, soit davantage que les 100 prévus au départ, le groupe opère aussi une cure d’amaigrissement dans sa filiale BNP Paribas Securities Services qui concerne environ 600 personnes.
Chez BNP Paribas, la dernière grève remonte à 2018, à la suite de NAO infructueuses. Auparavant, cela faisait 18 ans que la banque n’avait pas connu de tel mouvement social.
Les syndicats attendent maintenant de voir quelle sera la mobilisation des salariés pour reprendre les négociations, les réunions prévues la semaine prochaine pour continuer les négociations salariales ayant été annulées par la direction.
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