
BNP Paribas AM supprime 10% de ses effectifs à Paris

Les temps sont durs pour les sociétés de gestion. BNP Paribas Asset Management s’apprête à supprimer une centaine de postes à Paris, soit environ 10% de ses effectifs dans la capitale, a appris L’Agefi. Depuis plusieurs mois, certains salariés s’attendaient à ce que des fonctions liées aux services informatiques disparaissent ou ne soient pas remplacées, la société de gestion ayant terminé au printemps la migration de ses systèmes vers la solution Aladdin de BlackRock. «En juin déjà, la direction réfléchissait à la manière d’orchestrer ces départs», affirment des sources internes. Mais le plan que s’apprête à présenter la société apparaît plus vaste et touchera aussi d’autres services opérationnels du gestionnaire. A l’origine, une rupture conventionnelle collective a même été envisagée, mais un plan de départ volontaire donnant la priorité à la mobilité interne a finalement été adopté. «Il n’y aura aucun départ contraint», tient à préciser un porte-parole de la société.
Les passerelles se raréfient au sein du groupe
Mais, il n’empêche, certains s’inquiètent tout de même. «Les reclassements ne vont pas être faciles», peut-on entendre en interne. En effet, depuis le durcissement du plan d’économies, les passerelles se font plus rares dans le groupe. BNP Paribas a en effet annoncé au début de l’année une réduction supplémentaire de ses coûts de 600 millions d’euros d’ici à 2020 (dont 350 millions pour la banque de financement et d’investissement), portant ses économies récurrentes à 3,3 milliards d’euros au lieu des 2,7 milliards d’euros initialement prévus. A la fin de l’été, la banque a déjà annoncé la suppression de 20% des postes en France de sa filiale BNP Paribas Securities Services (BP2S), soit près de 500 personnes. D’ailleurs, pour cette même entité, le sujet des réductions d’emplois au niveau européen est encore sur la table.
Le gestionnaire n’est pas le premier à opérer une réorganisation ; l’industrie dans son ensemble traverse une phase difficile. Ostrum AM avait annoncé, à la fin de l’année dernière, un plan de départ d’une cinquantaine de personnes, et Axa IM avait, à la même époque, mis en place un même dispositif qui avait conduit à la suppression de 90 postes. Mais ce plan intervient à un moment charnière pour BNP Paribas AM. Le gestionnaire chercherait en effet un allié dans la course à la taille à laquelle il est confronté. Car malgré ses 430 milliards d’euros sous gestion, il ne peut rivaliser avec les mastodontes du secteur, pour beaucoup étrangers.
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