
Les grandes banques de la place veulent s’atteler au KYC

Une quinzaine de grandes banques et assureurs, dont BNP Paribas, le Crédit Agricole et la Société Générale, ont tenu hier à Paris une réunion sur le sujet de la mutualisation des données de la connaissance clients. Le KYC («know your customer»), soit l’identification des clients et la vérification de leur existence juridique et économique, représente un coût croissant dans les institutions financières, suite aux exigences de la réglementation et aux risques de fraudes. Pour les grands groupes clients d’une banque ou d’un assureur, répondre aux demandes KYC des banques tourne au casse-tête. Or les documents réclamés sont identiques dans 80% des cas. «Nous sommes convaincus que la volonté collective qui préside à la création du consortium sera déterminante pour faire progresser ce projet de mutualisation des données», indique l’un des responsables de l’initiative. Outre les grandes banques françaises, on retrouve parmi les partenaires des banques internationales et des acteurs financiers publics français, qui missionnent sur le projet des membres de leurs directions conformité, risques, transformation digitale, commerciales... Une trentaine d’entités participaient à la réunion, dont la Banque de France, des grandes entreprises ainsi que des sociétés technologiques travaillant sur des projets déjà en cours sur le KYC, comme Swift.
Le consortium veut en effet rallier les initiatives existantes, souvent lancées dans les deux dernières années. «Ces projets n’ont pas réalisé d’avancée décisive faute pour les acteurs financiers d’y jouer un rôle moteur, diagnostique un participant. Or la responsabilité du KYC relève, in fine, des groupes financiers. Le projet présent est donc de mutualiser la collecte des informations pour laisser aux banques et assureurs le contrôle de l’analyse des documents et de l’acceptation du risque.» La standardisation suivrait dans un deuxième temps.
L’objectif n’en est pas moins ambitieux. «Pour les institutions financières, ce projet constitue une première réponse à la menace que fait peser un régulateur américain tout puissant sur notre activité, affirme un banquier. La collecte efficace d’informations sur les clients entreprises contribuera à notre capacité de réaction, par exemple en cas de crainte de violation d’embargos. En outre, plusieurs acteurs américains sont en train de développer des activités de commercialisation des données clients, les banques européennes doivent garder le contrôle de ces informations stratégiques.»
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