
Les épargnants se tournent vers les contrats en unités de compte

L’assurance vie n’est pas en grande forme, apparemment, si l’on en juge par la collecte nette, dont les résultats ont été annoncés ce mardi par la Fédération française de l’assurance (FFA). En septembre, les assureurs ont engrangé 0,5 milliard d’euros (cotisations reçues nettes des rachats), un montant bien inférieur aux résultats du début de l’année. En janvier, la collecte nette avait atteint 3,2 milliards, et 2,8 milliards en février. Sur les neuf premiers mois de l’année, le montant brut des cotisations encaissées a atteint 97,3 milliards, en baisse de 3,2% par rapport à la même période de 2016. La collecte nette n’a été que de 5,5 milliards depuis le début de l’année, contre 15,8 milliards sur la même période de 2016.
Décourager l’investissement en euros
Les incertitudes autour de la fiscalité de l’assurance vie ont sans doute pesé sur l’attrait de ce produit d’épargne. Certes, l’immense majorité des contrats ne sont pas concernés par la réforme Macron. Mais les plus gros d’entre eux, visés par la loi de finances pour 2018 et dont la fiscalité passera de 23% en 2017 à 30% en 2018, pour les nouveaux versements – au-delà de 150.000 euros d’assurance vie par personne – représentent à eux seuls entre 50% et 60% des encours, selon les estimations du patron d’Axa France, Jacques de Peretti.
Les assureurs auraient donc, apparemment, de quoi s’inquiéter. Mais ce n’est pas si sûr, ces résultats étant pour une bonne part le fruit de leur stratégie commerciale, visant à décourager le traditionnel et majoritaire investissement en contrats en euros, et encourager au contraire l’achat de contrats en unités de compte (UC). De ce point de vue, ils ont de quoi se réjouir. Car, point très positif à leurs yeux, les épargnants se tournent de plus en plus vers les UC. Sur les neuf premiers mois de l’année, 28% des versements effectués par les particuliers sont allés vers les contrats en UC, beaucoup plus rémunérateurs pour les assureurs, alors que cette proportion n’était que de 20% en 2016. La collecte en UC a été en septembre supérieure à celle de janvier (+8%), alors que celle allant vers les contrats en euros a chuté de 31%. D’où une part d’UC supérieure à 28%. Les efforts commerciaux des assureurs et leurs agents portent donc leurs fruits.
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