
Les complémentaires santé cèdent au gouvernement

Au pied du mur, les complémentaires santé (OCAM) ont fait des concessions sur les tarifs pour les plus modestes en 2019 afin de répondre aux exigences du gouvernement. La Fédération Française de l’Assurance (FFA), la Mutualité Française et le Centre Technique des Institutions de Prévoyance (CTIP) ont annoncé dans un communiqué un «mécanisme de compensation» pour les contrats de base, dits «au ticket modérateur», souvent souscrits par les populations modestes. Ce mécanisme prévoit la restitution intégrale des augmentations tarifaires en 2019 afin de neutraliser cette hausse. La mise en place de ce geste commercial qui devrait toucher plus de 5 millions d’assurés est laissée à la discrétion de chaque opérateur.
«Cela pourrait prendre la forme d’un remboursement en chèque santé ou d’une avance en cotisations pour l’année suivante», détaille à L’Agefi Roland Berthilier, président de la MGEN, où la cotisation moyenne est de 70 euros par mois. Le groupe Malakoff Médéric Humanis vient, lui, d’annoncer la création d’un fonds d’aide sociale de 5 millions d’euros pour les assurés aux revenus par foyer inférieurs à 2.000 euros.
Les OCAM affirment, par ailleurs, «qu’il ne sera procédé à aucune augmentation de tarif sur le fondement de la réforme du 100% santé». La Mutualité Française va même plus loin en demandant l’accélération de la mise en place de la réforme du reste à charge zéro (RAC 0) pour le second semestre 2019 au lieu de 2021. «Aujourd’hui, c’est bien l’absence de réforme qui pèse sur le pouvoir d’achat des Français», selon Thierry Beaudet, président de la Mutualité Française. Elle pourrait coûter de 1% à 1,5% du montant des cotisations à la MGEN en raison de l’augmentation des équipements en optique et des prothèses auditives ou dentaires qui seront mieux remboursées. Dans l’ensemble, le coût du dispositif a été évalué à 0,14% du chiffre d’affaires des complémentaires santé.
Une perte qui doit être absorbée par la réduction des frais de gestion à laquelle se sont aussi engagées les OCAM. Elles facturent, en effet, plus de 7 milliards d’euros de frais de gestion chaque année, soit un taux d’environ 20%. «Certains actes de prévention ne sont pas reconnus comme des prestations d’assurance, comme l’accompagnement humain. Ils sont comptabilisés en frais de gestion. Il y a un faux procès sur ce sujet, rendons le transparent», plaide Roland Berthilier. Les complémentaires souhaitent ainsi une discussion sur ce sujet avec le ministère dès le début 2019.
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