
Les catastrophes naturelles ont coûté 10 milliards aux assureurs français en 2022

C’est du jamais-vu depuis 1999 avec les tempêtes Lothar et Martin qui avaient balayé l’Hexagone. En 2022, le coût des catastrophes naturelles en France devrait atteindre 10 milliards d’euros selon France Assureurs. « Sur le front des événements climatiques, c’est véritablement l’annus horribilis », a déploré Florence Lustman, présidente du lobby des assureurs, sur Europe 1, incriminant « l’intensification » des phénomènes climatiques extrêmes et « l’augmentation de leur fréquence ».
Les épisodes de grêle et les tempêtes de mai à juillet, qui ont coûté 6,4 milliards d’euros, et la sécheresse, pour 2,5 milliards d’euros, se partagent notamment l’addition. Elle n’est pas spécifique à la France : dans son rapport annuel sur le sujet, le courtier mondial Aon rapporte que les pertes économiques mondiales dues aux catastrophes naturelles ont atteint 313 milliards d’euros dans le monde en 2022, dont 131 milliards assurés, soit la cinquième année la plus coûteuse pour le secteur.
Les assureurs français se préparent à voir ces mauvaises années se répéter. Selon une étude de France Assureurs, le montant des sinistres dus aux événements naturels pourrait presque doubler par rapport à la période 1989-2019 et atteindre 143 milliards d’euros en cumulé entre 2020 et 2050, dont une hausse de 35% attribuable au réchauffement climatique. En particulier, le risque sécheresse, qui entraîne des mouvements du fait de variations de la teneur des sols en eau et provoque des fissures dans les habitations, va exploser. Son coût devrait ainsi tripler d’ici 2050 à 43 milliards d’euros, 54% des maisons individuelles étant exposées à un risque fort ou moyen en France métropolitaine. Déjà 2022, avec ses 2,5 milliards d’euros, détrône le précédent record de la canicule de 2003, à 2,12 milliards d’euros.
La prise de conscience est là. Dans la cartographie des risques élaborée par la commission analyse des risques de France Assureurs, le risque de dérèglement climatique se situe en deuxième place, derrière les cyberattaques. «Ces événements ne semblent pas avoir eu d’impact sur la perception globale de ces risques, témoignant d’un phénomène dont la dynamique à court-moyen terme revêt un caractère de plus en plus certain et ne correspond plus à la définition d’un risque émergent », relate l’organisation, en évoquant «des occurrences désormais répétées dans le temps, à l’image des épisodes de sécheresse.»
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