Les banques nordiques pâtissent d’une crise de confiance

Danske et Nordea ont dévissé en bourse après la publication de résultats décevants, grevés par les scandales de blanchiment d’argent.
Daxia Rojas
Danske Bank, banque danoise, bureaux à Vilnius en Lituanie
Danske Bank fait l’objet d’enquêtes judiciaires dans cinq pays, dont les États-Unis.  -  Photo Danske Bank.

Les effets du scandale de blanchiment d’argent qui secoue la Scandinavie se voient dans les comptes de Nordea. La banque suédoise a fait état mardi d’un revenu net d’intérêts de 1,06 milliard d’euros au premier trimestre, sous le consensus qui était de 1,08 milliard d’euros. Son bénéfice net a reculé de 40% par rapport à l’an dernier à 443 millions d’euros. «C’est encore une fois une grosse déception. Le revenu net d’intérêts est clairement plus bas que nos espérances et il a chuté alors qu’il était déjà à un niveau très faible», déplore Antti Saari, expert chez OP Group à Helsinki, interrogé par Bloomberg. Malgré la promesse de la banque de continuer à réduire ses coûts, l’action a abandonné 4,17% mardi. Cette perte de confiance des investisseurs s’explique aussi par les liens entre Nordea et Danske Bank, toutes deux accusées d’avoir favorisé des faits de blanchiment d’argent russe. Nordea aurait ainsi fait transiter près de 700 millions d’euros de fonds suspects à travers ses opérations dans les pays baltes entre 2005 et 2017. La plus grande banque scandinave a dû provisionner 95 millions d’euros pour couvrir une potentielle amende au Danemark à ce sujet.

De son côté Danske Banka reconnu le transfert de 200 milliards d’euros de fonds suspects via sa filiale estonienne entre 2007 et 2015. Elle fait l’objet d’enquêtes judiciaires dans cinq pays dont les États-Unis. Depuis l’éclatement du scandale, la banque danoise a vu le coût de son financement augmenter et sa valorisation boursière chuter de près de 50%. L’établissement a publié un bénéfice neten repli de 39% à 3 milliards de couronnes danoises (402 millions d’euros) au premier trimestre.

«Le cas estonien demande une attention considérable de la part de la direction, ce qui inclut les enquêtes en cours et nos efforts pour restaurer la confiance en notre institution», a déclaré Jesper Nielsen, directeur général par intérim de Danske Bank dans un communiqué. «Il n’est pas encore possible d’estimer de manière fiable le montant d’un potentiel accord ou éventuelle amende, qui pourrait être substantielle», explique la banque. Une chose est sûre, les investissements nécessaires à l’amélioration de la conformité de Danske Bank ont mené à une hausse de ses coûts opérationnels de 9%. La banque qui a dû abaisser ses perspectives pour 2019 prévoit que son revenu net d’intérêts sera plus bas cette année qu’en 2018.

Son action a dévissé de 9,57%, faisant disparaître un milliard de dollars de valorisation boursière. «Des investisseurs pourraient considérer que la banque n’est plus une valeur à investir», soulignent les experts de Bloomberg Intelligence.

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