
Les banques françaises sont en piste pour un début d’année mitigé

Les banques françaises vont à leur tour passer l’exercice de la publication des résultats trimestriels. BNP Paribas et la Société Générale ouvrent le bal cette semaine, en dévoilant respectivement jeudi et vendredi leurs comptes du premier trimestre 2019, avant Natixis (jeudi 9 mai) et Casa (mercredi 15 mai), les véhicules cotés des groupes BPCE et Crédit Agricole. Alors que la performance des banques d’investissement promet d’être maussade, les résultats des banques de détail pourraient également envoyer des signaux mitigés.
A l’instar de l’année 2018, BNP Paribas pourrait certes continuer d’afficher un effet ciseau positif, notamment sur le marché français. En 2018, le produit net bancaire (PNB) de la banque de détail y avait ainsi baissé de 0,7%, quand les frais de gestion s’étaient repliés de 1%. Un phénomène qui traduit une activité commerciale dynamique, à l’image de la production de crédit, en hausse de 5,4% sur un an, dont l’élan sera néanmoins scruté par les observateurs. En février dernier, lors de la présentation des résultats annuels, Philippe Bordenave, directeur général délégué de BNP Paribas, avait regretté un «environnement de croissance économique (…) un peu moins bon que prévu».
Si les analystes de JPMorgan constatent que Casa «bénéficie de revenus plus résilients dans la banque de détail française, de synergies en Italie grâce à l’acquisition de trois établissements bancaires et de solides performances dans l’assurance», ils sont en revanche moins positifs concernant la Société Générale. «Nous anticipons un effet ciseau négatif dans la banque de détail française», soulignent-ils. La solide conquête client de Boursorama ne permet pas de compenser une politique globale plus sélective sur le plan commercial dans les réseaux, dont le PNB a chuté de 5,5% l’an dernier.
Réductions de coûts dans la BFI
Face à un environnement plus contraint, les analystes s’intéresseront également à l’évolution de la charge du risque. Proche de son plus bas record de 2011, à 23 points de base des encours en moyenne selon Moody’s, cette dernière a permis aux grands groupes de préserver leur rentabilité malgré des revenus peu dynamiques. «Les provisions pour pertes sur prêts vont probablement augmenter légèrement à la suite de la baisse des reprises de provisions non affectées et de la détérioration de la qualité de certains emprunteurs», avertit l’agence de notation.
Dans la BFI, les signaux envoyés par les banques américaines, avec des replis respectifs de 10% et 20% dans le trading de produits de fixed income (taux, changes, matières premières) et le courtage actions, ne laissent pas présager d’un bon trimestre pour BNP Paribas et surtout la Société Générale, très présente sur le segment actions. Bien que Credit Suisse et Barclays aient dépassé le consensus, les résultats du premier trimestre sur cette activité devraient ainsi faire écho aux récentes mesures de baisse des coûts. Après BNP Paribas, qui avait annoncé en février son intention de lancer un plan de réduction des coûts de 600 millions d’euros supplémentaires dans la BFI, la Société Générale a dévoilé début avril un plan de restructuration qui concernerait 1.200 postes au sein de GBIS selon les syndicats.
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