
Les banques britanniques doivent s’expliquer sur les écarts de salaires hommes-femmes

Au Royaume-Uni, les femmes qui travaillent dans la finance gagnent en moyenne 26,3% de moins que les hommes, selon les données recueillies en avril dernier auprès des entreprises de plus de 250 salariés. Cet écart salarialest pire que l’année précédente (25,7%) et plus élevé que dans tous les autres secteurs d’activité confondus où les femmes ont perçu en moyenne un salaire horaire 14,2% inférieur à leurs collègues masculins. Niveau bonus, une composante essentielle des rémunérations dans la finance, les femmes ont été payées 48,1% de moins que les hommes.
Dans le détail, chez Goldman Sachs l’écart salarial horaire moyen est de 50,6% en faveur des hommes. Il est de 49,3% dans la branche investissement de Barclays et de 61% chez HSBC, qui fait pire qu’en 2018. Face à ces résultats alarmants, basés sur des moyennes rendant impossibles les comparaisons à responsabilité égale, les banques comparaîtront devant un panel de parlementaires de plusieurs partis pour se justifier, selon la députée conservatrice Nicky Morgan qui présidera les auditions cet été. «Nous avons été très déçus par ces chiffres et nous aimerions savoir ce que les banques comptent faire pour y remédier. Il est inacceptable que les entreprises traitent ce problème à la légère», a déclaré Nicky Morgan, ex-ministre des Femmes et des Egalités de 2014 à 2016, lors du sommet pour l’égalité organisé par Bloomberg ce jeudi.
«Les femmes représentent la majeure partie de la force de travail et sont pourtant absentes des postes à responsabilité dans beaucoup d’institutions financières», souligne Vicky Price, conseillère économique au Centre For Economics and Business Research. Parmi les mesures à prendre, Vicky Price suggère la lutte contre le «présentéisme» au travail, impossible pour les mères de famille, de meilleurs congés maternité ne nuisant pas aux promotions et une plus grande flexibilité horaire.
«Les hommes veulent souvent arriver tard chez eux pour que les femmes aient déjà fait le ménage et préparé le repas des enfants», explique Ana Botin, présidente du conseil d’administration de Banco Santander. Comme solution, en plus du calcul du «gender pay gap», elle évoque l’introduction éventuelle de quotas. La banque espagnole a ainsi promis d’augmenter de 30% la part des femmes à des postes de direction d’ici 2025. En attendant, aucune amende n’est prévue par la commission parlementaire dédiée à l’égalité en cas d’inaction de la part des banques.
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