
Les banques américaines pourraient décevoir

Le premier trimestre 2017 va peut-être doucher l’optimisme qui entoure les valeurs bancaires américaines depuis l’élection de Donald Trump. Alors que Citigroup, JPMorgan et Wells Fargo ouvrent jeudi la saison des résultats, les trois premiers mois de l’année devraient déboucher sur une amélioration des résultats. Mais la dynamique pourrait néanmoins décevoir et s’ajouter aux incertitudes sur la déréglementation tant attendue par le secteur.
Après avoir grimpé de 35% depuis début novembre, sur fond d’espoirs d’accélération de la croissance et de démantèlement de la loi Dodd-Frank, l’indice S&P 500 Bank a abandonné plus de 8% depuis le 1er mars. Au-delà de la question réglementaire, les marchés se sont inquiétés du tassement de la croissance et de l’origination de prêts liée à la hausse des taux d’intérêt, même si cette dernière soutient les revenus des banques. Selon les statistiques de la Fed, extrapolées par JPMorgan, les encours de prêts dans les grandes banques ont baissé de 1% entre le quatrième trimestre 2016 et le premier trimestre 2017, tandis que la hausse sur un an a ralenti de 4,3% à 3%. Les cartes de crédit ont baissé de 5,9% en séquentiel et les crédits hypothécaires (-1,1%) et les prêts commerciaux (-0,2%) ont aussi connu un accès de faiblesse.
«La marge d’intérêt devrait légèrement augmenter sur le trimestre car les banques ne vont transférer qu’une partie de la hausse des taux à la rémunération des dépôts des clients, tout en gagnant sur le réemploi des ressources et sur la hausse des taux à long terme», estime néanmoins Nelson Ribeirinho, analyste chez Natixis. Au-delà des marges, le marché sera attentif aux provisions. Même si le premier trimestre devrait afficher une décrue par rapport au début 2016, marqué par les inquiétudes sur le secteur de l’énergie et du pétrole, le crédit auto sera scruté par les analystes.
Selon le consensus Reuters, les bénéfices des six grandes banques américaines devraient progresser de 4,7% sur un an grâce à l’activité encore bien orientée de la banque de financement et d’investissement. «Le premier trimestre a été marqué par certaines faiblesses, notamment sur la syndication de prêts investment grade et dans le M&A, qui ont été compensées par la forte hausse des activités d’underwriting, notamment sur le high yield et les leveraged loans», relève JPMorgan. Les revenus de trading devraient enregistrer une «hausse modérée» malgré la base de comparaison faible du premier trimestre 2016.
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