
Les banques américaines estiment le TLAC trop coûteux

Les banques américaines jugent trop strictes les règles proposées par les régulateurs pour éviter que les déroutes bancaires soient payées par les contribuables. Plusieurs organisations représentant les établissements de crédit américains ont écrit la semaine dernière à la Réserve fédérale (Fed) pour lui demander de revoir les exigences de capacité d’absorption des pertes (TLAC) présentées en 2015.
En novembre dernier, le Conseil de stabilité financière (FSB) a préconisé pour les banques systémiques un coussin de capital et de dette, cette dernière pouvant être effacée ou convertie en capital en cas de difficultés. Ce TLAC devra être de 16% des actifs pondérés par les risques (RWA) en 2019 et de 18% en 2022. Quelque jours avant, la Fed avait proposé que les huit banques américaines systémiques mettent en place un TLAC équivalent à au moins 18% des RWA ou à 9,5% de leur levier. Elle a également souhaité que les banques détiennent un ratio minimum de dette à long terme convertible en capital pendant une résolution (6% des RWA ou 4,5% du levier).
Dans un courrier publié cette semaine, cinq organisations représentant les banques américaines (dont l’American Bankers Association et Sifma) estiment que leurs besoins seraient de 363 milliards de dollars pour satisfaire aux exigences de la Fed d’ici 2019. En novembre, la Fed les avait chiffrés à 120 milliards. Les lobbys bancaires jugent les exigences proposées « beaucoup plus contraignantes que ce qui est nécessaire pour garantir que les banques systémiques américaines puissent être mises en résolution ». Ils demandent donc à la Fed d’abandonner les exigences sur le minimum de dette à long terme, insistent pour que celle-ci soit éligible au TLAC, et recommandent de ramener ce ratio à 14% des RWA. S’y ajouterait une surcharge pouvant aller jusqu’à 5% des RWA pour les banques systémiques les plus risquées. Par ailleurs, le TLAC devrait être au moins équivalent à 8% du levier et non à 9,5%.
Dans une autre lettre, l’Institut des banquiers internationaux (IIB), qui représente les établissements étrangers installés sur le sol américain, demande à la Fed de revoir sa copie. Soutenue par la Fédération des banques européennes, l’organisation souhaite que les filiales locales des banques systémiques non américaines soient soumises à un TLAC équivalent à 13,5% des RWA (contre 16%) et à 4,125% du levier (contre 6%). La Fed est aussi priée d’oublier son exigence de dette à long terme.
{"title":"","image":"106227»,"legend":"","credit":"Illustration L’Agefi."}
Plus d'articles du même thème
-
La chute se poursuit sur des marchés paniqués par la guerre commerciale
Les Bourses européennes ont ouvert dans le rouge vif lundi après le plongeon des marchés asiatiques. Les taux continuent également à reculer. -
L’emploi américain, une bonne nouvelle dans une période troublée
Les chiffres du rapport mensuel sur le marché du travail ressortent plutôt bons pour le mois de mars. Le détail confirme encore une dynamique faible de l’économie américaine, sans prendre encore en compte les effets des licenciements déjà effectués dans le secteur public, ni ceux liés aux risques économiques résultant de la hausse des droits de douane. -
Harvest commence à sortir du bois après sa cyber-attaque
Sonia Fendler, directrice générale adjointe chez Harvest, est intervenue à la Convention annuelle de l’Anacofi, quelques jours après s'être exprimée lors d'une réunion organisée par la CNCGP. Elle a donné des premiers éléments d’explications sur l’origine de la fuite de données et confirmé que la période d’indisponibilité des services ne sera pas facturée.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions