Les assureurs se présenteront à Bercy les poches pleines de sinistres

Alors que Bruno le Maire leur demande des gestes pour le pouvoir d’achat, les assureurs subissent une année record en termes de sinistres climatiques.
Bertrand De Meyer
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Les réassureurs estiment que la sécheresse historique qui a frappé la France coûtera plus de 2 milliards d’euros.  -  Crédit Luis Iranzo Navarro-Olivares/Pixabay

La facture s’alourdit. Selon France Assureurs, les événements climatiques de grande ampleur qui ont touché la France de janvier à août ont généré 1,4 million de sinistres pour un coût estimé pour l’industrie de l’assurance à 5,2 milliards d’euros. En juillet, une première estimation aboutissait à un coût de 3,9 milliards d’euros pour les assureurs, alors que France Assureurs décrivait déjà la situation comme inédite avec un coût «sans précédent sur les vingt dernières années». «Le total des sinistres climatiques sur les huit premiers mois de l’année est déjà bien supérieur au coût constaté chaque année depuis 2017 qui s’établissait en moyenne à 3,5 milliards d’euros sur douze mois», précise l’organisation.

Cette nouvelle estimation se rapproche de la vision des réassureurs qui anticipent un coût pour l’année compris entre 6 et 8 milliards d’euros. Elle intègre notamment une hausse de 6% des sinistres et 13% des indemnisations alors que le contexte inflationniste pèse déjà sur le secteur, avec un coût moyen des réparations en hausse de 7%. Ces montants n’incluent toutefois pas les conséquences de la sécheresse historique qui a marqué l’Hexagone et dont le coût s’annonce très salé. «A sécheresse exceptionnelle, sinistralité exceptionnelle. Il n’y a pas de miracle à attendre», a prévenu Bertrand Labilloy, directeur général de CCR. Les réassureurs estiment que son coût sera supérieur à 2 milliards d’euros.

Surtout, cette estimation arrive quelques jours avant un rendez-vous, ce mardi 20 septembre, entre les représentants de la profession et le ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, Bruno Le Maire. Ce-dernier, qui les avait reçus fin juin dans le cadre d’un cycle de négociations avec les acteurs économiques sur la lutte contre l’inflation, a réitéré mercredi, devant une commission de l’Assemblée nationale, qu’il «n’y a pas de raison que les assureurs ne contribuent pas, eux aussi, à l’effort collectif».

Déjà confronté à la pression des réassureurs sur les tarifs d’assurance et épinglé récemment par un documentaire de Cash Investigation sur leur gestion des sinistres climatiques, en particulier du retrait-gonflement des argiles (RGA), les assureurs pourraient de nouveau entendre la volonté de«modération tarifaire en auto et en santé»de Bruno Le Maire. Ils attendent aussi des réponses à leurs propositions, parmi lesquelles la suppresion de la carte verte.

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