Les assureurs mettent «les bouchées doubles» sur les prêts participatifs

Le cadre du dispositif se dessine avec les sociétés de gestion, les banques et l’Etat.
Thibaud Vadjoux
Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie et des Finances, lors de la présentation des prêts participatifs et obligations relance le 4 mars 2021.
Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie et des Finances, lors de la présentation des prêts participatifs et obligations relance le 4 mars 2021  -  Photo Bruno Le Maire Twitter.

La Fédération française de l’assurance (FFA) a fait part de sa «mobilisation totale» pour le lancement des prêts participatifs, lors de sa conférence annuelle, mercredi 24 mars. «Nous avons beaucoup progressé sur ce dispositif très innovant sur le plan financier et nous avons promis que nous serons prêts d’ici au 15 avril. Nous mettons les bouchées doubles», assure Florence Lustman, présidente de la FFA.

Annoncés par Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie, le 4 mars, les prêts participatifs et les obligations «Relance» doivent permettre de mobiliser 20 milliards d’euros dont, a priori, 14 milliards pour les prêts et 6 milliards pour les obligations, grâce à la garantie de l’Etat portée à hauteur de 30% des pertes. Ces instruments financeront les PME et ETI en quasi-fonds propres, sans ouverture du capital, pour une maturité de 8 ans, amortis à partir de la quatrième année pour les prêts participatifs et in fine pour les obligations «Relance». Les produits seront «très subordonnés», indiquait le ministre. Les banques doivent émettre ces prêts et en céder 90% à un fonds de place. «Nous avons construit le cadre, avec une société de gestion faîtière, des gestionnaires en dessous et les banques qui originent les prêts», déclare Florence Lustman.

Selon nos informations, les banques travailleront avec les gérants internes pour s’occuper des petits prêts et les plus gros iront dans une poche dite «non granulaire». Les sociétés de gestion candidates ont participé à un appel d’offres clos mardi 23 mars. Le résultat sera connu à la fin du mois.

Cependant, les assureurs souhaitent que certains sujets soient réglés. «Il faut que les investisseurs institutionnels puissent s’assurer que ce type d’investissement est légitime par rapport à leurs recherches de rendement et de sécurité (…) Il faut être sûr que l’on a une bonne représentation des entreprises françaises, que l’on finance des entreprises saines, qu’il n’y ait pas de ‘sur-risques embarqués’», prévient la présidente. Les rendements devraient atteindre 2% pour les prêts particiaptifs. Les discussions doivent également avancer pour trouver un «équilibre de la gouvernance entre les parties prenantes». Enfin, la FFA regardera avec attention la réponse de l’autorité de contrôle (ACPR) au sujet du traitement prudentiel de ces investissements. Grâce à la garantie de l’Etat, la charge en capital pour ces produits devrait être relativement faible.

L’argent devra être vite investi puisque le dispositif a été autorisé par Bruxelles d’avril 2021 à juin 2022.

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