Les assureurs croisent les doigts pour la fin de l’ouragan Harvey

L’ouragan Harvey pourrait coûter de 3 à 8 milliards de dollars aux assureurs et réassureurs – mais beaucoup refusent encore de se prononcer.
Jade Grandin de l’Eprevier
Ouragan Harvey Texas
Beaucoup d’acteurs du marché sont donc réticents à donner leurs premières estimations des pertes assurées, d’autant que l’ouragan est encore en cours.  -  Bloomberg

La tempête tropicale Harvey, qui s’est abattue vendredi dernier sur le Texas et qui, dimanche, a inondé Houston, la quatrième ville la plus peuplée des Etats-Unis, pourrait coûter jusqu’à 30 milliards de dollars, selon une première estimation d’Enki Research publiée hier. Cela la placerait dans le Top 8 des ouragans les plus violents ayant jamais frappé le pays. Toutefois, deux tiers de ces pertes ne seront pas couvertes par les assureurs et les réassureurs, laissant environ 8 milliards de dollars à la charge des compagnies. Le réassureur allemand Hannover Re estime les pertes assurées de Harvey à moins de 3 milliards de dollars, a-t-il déclaré hier à Reuters.

En effet, la majorité des dommages viendra des inondations, dont l’indemnisation est du ressort du gouvernement américain. Le courtier en assurances Aon a d’ores et déjà averti ses clients: «Une part exceptionnellement grande des dommages économiques dus aux inondations ne sera pas couverte.»

«Le plus gros risque pour les assureurs vient probablement des dommages dus aux vents de tempête et aux ondes de tempête [un rehaussement important du niveau de la mer sur le littoral causé par les vents, ndlr], plutôt que des inondations dues aux fortes pluies, ont écrit hier les analystes de Barclays. Les assureurs habitation sont les plus exposés à un ouragan, bien que ce segment d’assurance, sur le marché privé, ne couvre traditionnellement pas les pertes dues aux inondations.» L’assureur State Farm Mutual Automobile détient la plus grosse part de marché des assurances habitation au Texas. Si les polices d’assurance classiques couvrent les dommages dus aux vents mais pas aux inondations, déterminer la cause de chaque dommage prend du temps. Beaucoup d’acteurs du marché sont donc réticents à donner leurs premières estimations des pertes assurées, d’autant que l’ouragan est encore en cours. Swiss Re, Munich Re et Allianz ont indiqué hier qu’il était trop tôt pour fournir des chiffres.

Un analyste de RBC Capital Markets a souligné que les coûts finaux varieraient beaucoup par rapport aux premières estimations. Lors de l’ouragan Katrina en 2005, les premières prévisions étaient aussi de 10 milliards de dollars, mais la facture finale s’est établie à 70 milliards de dollars. Le secteur de l’assurance a eu la pire performance du S&P hier. L’indice Swiss Re des obligations catastrophe, calculé tous les vendredis, était en baisse de 0,44% sur la semaine qui s’est achevée le 25 août, son plus gros déclin depuis janvier.

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