
Les assureurs calment le jeu sur les tarifs auto et MRH

Comme chaque année à la même époque, les cabinets de consultants et d’actuariats publient leurs anticipations sur les tarifs des assurances de biens. Hier, Facts & Figures et Addactis (ex-Actuaris) ont publié les leurs et, que ce soit pour l’automobile ou pour l’assurance multirisque habitation (MRH), le constat est le même : iI faut s’attendre à une quasi-stabilité des tarifs l’année prochaine. Les deux cabinets arrivent à des prévisions comprises, pour les deux secteurs, entre 1 et 2 %.
Concernant le risque automobile, Cyrille Chartier-Kastler, fondateur de Fact & Figures, constate que «le ratio combiné (net de réassurance) du secteur s’est nettement amélioré au cours de ces dernières années, pour s’approcher de 100 en 2018. Sur ce marché hautement concurrentiel, c’est un excellent résultat». Cette activité se porte bien, avec une évolution du nombre d’accidents à la baisse (-12% des accidents corporels et -23% des accidents matériels en dix ans). Elle ne justifie donc pas une hausse importante des tarifs. D’ailleurs, depuis trois ans, la progression des primes se tasse puisqu’elle était encore comprise entre 3 et 4% en 2017.
Moins d’accidents
Cette tendance pourrait tout de même s’inverser, selon les spécialistes, car si la fréquence des accidents diminue, notamment grâce aux nouvelles technologies embarquées dans les voitures, le coût des pièces détachées a, lui, tendance à augmenter.
De leur côté, les tarifs de la MRH marquent une pause par rapport aux années précédentes. Selon Cyrille Chartier-Kastler, «les hausses successives des primes de ces dernières années (4 à 5% par an depuis dix ans) ont permis au secteur de restaurer les équilibres techniques, mais aussi de se constituer un coussin de sécurité lui permettant d’absorber les risques climatiques à hauteur de 1,2 à 1,4 milliard d’euros». Soit deux ou trois catastrophes d’ampleur nationale. Alors, même si l’année n’est pas terminée, l’évolution des prix des assurances habitation dépendra donc de celle des risques classiques - dégât des eaux, incendie, vol, responsabilité civile... Ce qui, une fois encore, ne justifie pas de progression importante. D’autant que la MRH reste aussi concurrentielle puisque particulièrement convoitée par les bancassureurs dont le poids, selon le spécialiste, progresse de 0,8 à 0,9% par an pour représenter aujourd’hui aujourd’hui 22% des parts de ce marché.
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