
Les activités de marchés des banques reprennent le dessus

Parfois source d’accidents, comme l’a montré l’affaire Archegos, les activités de banque de financement et d’investissement (BFI) peuvent aussi réserver de bonnes surprises. La Société Générale a vu son cours de bourse progresser de plus de 5% après avoir annoncé des revenus en forte hausse pour son activité de marché actions au premier trimestre. De quoi attiser la curiosité des analystes financiers à quelques jours de la présentation que doit faire la banque, lundi 18 mai, sur sa BFI. Avec une question en tête : s’assurer que c’est bien la restructuration de ces activités menée par la banque depuis plusieurs mois qui avait engendré cette bonne performance, et non pas uniquement une conjoncture particulièrement favorable pendant les trois premiers mois de l’année.
Pendant cette période, les revenus de la BFI de la Société Générale ont progressé de 54,2% par rapport au même trimestre de l’année précédente, à 2,5 milliards d’euros. Ce sont les activités de marchés qui ont augmenté de manière la plus spectaculaire. Les revenus de cette division ont été multipliés par 2,3, à 1,6 milliard d’euros, et «affichent un trimestre record, le plus haut depuis le premier trimestre 2017», précise la banque dans son communiqué.
Une tendance confirmée par la banque italienne UniCredit, qui publiait ses chiffres du premier trimestre le même jour. Le trading a ainsi rapporté 437 millions d’euros pendant la période, contre seulement 59 millions d’euros au premier trimestre 2020. De la même manière, les revenus liés aux frais ont crû de 12%, à 193 millions d’euros, ce qui a constitué, selon les analystes d’UBS, «la principale surprise». Les revenus de la BFI d’UniCredit, plus élevés qu’attendu, ont grandement participé à la hausse du titre de 5% en Bourse pendant la séance.
Changement de prisme
La manière dont les banques sont scrutées par les analystes a donc évolué. Alors qu’en 2020 c’est avant tout le coût du risque qui constituait le principal critère discriminant de leur performance financière, c’est maintenant vers les revenus de la BFI que les yeux se tournent. Cela peut se constater, par exemple, par la déception qu’ont pu engendrer certaines publications, bien que le coût du risque soit en baisse. Cela a été le cas notamment de BNP Paribas qui, malgré un résultat net trimestriel en hausse de presque 40% comparé à l’année précédente, et un coût du risque en baisse de plus d’un tiers, n’a pas fait d’étincelles en Bourse. Les activités de BFI de la banque ont pourtant progressé de 25%. Cependant, la chute de 15,7% des revenus des activités sur taux fixes, devises et matières premières, a pu décevoir, alors que Deutsche Bank avait, deux jours plus tôt affiché une hausse de 34% de ses revenus sur ce pôle.
Plus encore que BNP Paribas, Barclays a aussi la semaine dernière, fait les frais d’une déception sur le trading sur les taux d’intérêt, devises et matières premières, en recul de 35%. Cela a été le prétexte à des prises de bénéfices importantes, avec une baisse de la valeur en Bourse de 7% le jour de la publication de ces résultats.
Plus d'articles du même thème
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions