
L’érosion de l’emploi s’accélère dans les banques

L’emploi dans les banques n’a pas échappé aux conséquences de la pandémie. Après avoir recruté 44.400 personnes en 2019, les banques installées en France n’ont engagé que 35.300 personnes en 2020, rapporte la Fédération bancaire française (FBF). Malgré des départs en baisse, 40.600 en 2020 contre 47.300 en 2019, cette évolution pèse sur les effectifs. Avec 354.000 salariés en CDI ou en CDD, les effectifs se contractent de 1,7% sur un an, à un rythme supérieur à la baisse moyenne de 1% constatée sur les cinq dernières années.
«Cette érosion ne doit pas masquer la dynamique sur le marché de l’emploi», estime Maya Atig, directrice générale de la FBF et de l’Association française des banques (AFB). «Je ne peux pas vous dire si 2020 est une année exceptionnelle qui va se traduire par une tendance conservée ou bien par une remontée », commente Maya Atig, en précisant que «les personnes recrutées le sont toutefois dans une perspective de conduite de vie professionnelle». Sur 16.000 embauches en 2020 dans la branche AFB (banques commerciales), 10.700 ont en effet été réalisées en CDI pour un stock de CDI de 99% et de cadres de 68%.
Toujours au sein de cette branche, le turn-over s’inscrit en baisse de 1,5 point par rapport à 2019, à 6,6% contre un taux national de 20,2%. Pour autant, l’érosion touche plus les banques commerciales : avec 186.800 salariés, les effectifs ont diminué de 2,9% en 2020 contre 1,3% par an en moyenne au cours des cinq dernières années.
Retour au bureau et télétravail
Au-delà des chiffres, c’est surtout la dimension qualitative de l’emploi, avec le télétravail, qui a été marquante dans l’année. Alors que les négociations sur le sujet agitent les banques, elles ont débuté récemment au niveau de la branche et devraient aboutir début octobre. Pour le moment, «le retour au bureau se fait en deux temps avec une jauge d’environ 50% jusqu’à la fin de l’été, puis les banques basculeront début octobre sur les accords de télétravail, qui devraient négocier environ 2,5 jours de télétravail par semaine», explique André -Guy Turoche, directeur des affaires sociales de la FBF. L’accord de branche devrait permettre de poser un cadre pour les petits groupes, mais les mêmes sujets reviennent pour les syndicats en attendant que le patronat précise ses ambitions : les frais engendrés, les tickets-restaurant, le lien social.
Plus d'articles du même thème
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions