
Le système financier n’est pas sorti des risques liés à la crise

Les risques se sont stabilisés mais demeurent à un niveau élevé dans tous les domaines. » C’est par ces mots que Sylvie Goulard, sous-gouverneur de la Banque de France, a résumé l’évaluation des risques du système financier au premier semestre 2021. Si une pointe d’optimisme est ressortie, elle a reconnu l’absence de scenarios liés aux variants du Covid.
Trois risques renseignés dans la matrice de l’institution sont considérés élevés mais stabilisés. L’exposition à un endettement élevé et croissant des acteurs économiques est le principal, bien que celui concernant les sociétés non financières doive être relativisé dans la mesure où la hausse de la dette a souvent coïncidé avec une hausse de la trésorerie. Finalement, selon les systèmes de cotation de la Banque de France, en enlevant les entreprises déjà en difficultés avant la pandémie et celles dont la très bonne santé permettra de passer sans encombres la période, « 6% à 7% des entreprises françaises ont vu une dégradation de leur situation financière du fait de la crise », précise Emmanuelle Assouan, directrice général déléguée en charge du pôle stabilité financière à la Banque de France.
Viennent ensuite les niveaux de valorisation des marchés et leur exposition aux chocs de liquidité et la faible rentabilité des banques ainsi que les contraintes pesant sur la gestion actif-passif des compagnies d’assurances.
Risque cyber en hausse
Deux risques sont jugés plus limités : l’exposition au changement climatique, qui se stabilise avec les engagements pris par les Etats notamment, et le risque cyber. Ce-dernier est néanmoins le seul en augmentation, transformation numérique oblige. Une transformation qui appelle à la plus grande vigilance afin de s’assureur que le risque cyber ne devienne pas un risque systémique. En effet, la numérisation accroit la surface d’attaque potentielle.
La Banque de France a piloté un exercice de crise cyber la semaine passée qui a donné des résultats satisfaisants, mais contenait des lacunes, à l’image de la technologie cloud qui ne faisait pas partie du test mais pose de nombreux défis.
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