
Le système bancaire russe est à l’aube d’un mouvement de consolidation
Les banques russes devraient entrer dans une phase de consolidation. En effet, les résultats des stress tests menés par la banque centrale de Russie ont révélé que 321 établissements sur les plus de 900 passés au crible seraient prêts à jouer un remake de la crise financière de 2008, durant laquelle l’Etat avait dû injecter quelque 40 milliards de dollars pour éviter des faillites en chaîne dans le secteur.
Pour conduire ces tests, la banque centrale est partie de conditions adverses caractérisées par un retrait des dépôts courants de 10% à 20%, de ceux des entreprises de 5% à 10%, d’une chute d’un tiers des crédits interbancaires de la part des non-résidents, d’une chute des marchés actions de 50%, et d’une dévaluation du rouble de 20%. En 2008, l’indice RTS a plongé de 71,4% et le rouble s’est déprécié de 16,8%. Un tel scénario ferait plier un tiers des banques, qui verraient leur ratio de capitaux propres passer sous le seuil des 10% entrainant ipso facto une révocation de leur licence.
Un scénario jugé néanmoins extrême, le resserrement des conditions monétaires ayant entrainé une appréciation du rouble de 12% à 27,35 contre dollar depuis le début de l’année et favorisant l’afflux de capitaux. De plus, 134 établissements testés résisteraient bien avec une baisse de leur ratio limitée à moins de 2 points.
Les analystes anticipent que le renforcement des exigences en capital de la part des autorités russes, souhaitant réduire la part des créances douteuses dans le bilan des banques, devrait amorcer un mouvement de consolidation dans le secteur. D’ailleurs, les établissements pointés du doigt dans les tests sont essentiellement des petites banques. «Au final, le principe le plus important est le «too big to fail». Et plus les banques seront grosses, plus elles seront aidées et sauvées d’une faillite potentielle», précise ainsi Vladimir Savov, analyste dans la banque d’investissement russe Otkritie.
Dans ce contexte, l’estimation faite par le gouvernement d’une proportion de créances douteuses de seulement 8% du portefeuille total de crédits des banques paraît optimiste, même si la situation s’est nettement améliorée depuis 2008. «Les banques ont fait un effort important pour reconstruire leurs activités de contrôle des risques», estime Vladimir Savov. Et d’ajouter que «la reconstitution du capital des banques prendra du temps.»
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