
Le surendettement retrouve son niveau d’avant-Covid

Le niveau de surendettement s’est « normalisé » en 2022, et ce malgré un contexte macroéconomique tendu marqué par une inflation galopante, conclut la Banque de France dans son enquête annuelle. L’an passé, le nombre de dossiers de surendettement déposés a baissé de 7% par rapport à 2021. Depuis 2014, il a fondu de moitié, ce qui confirme, selon l’institution, la tendance baissière due « à l’adoption de plusieurs réformes visant à prévenir le surendettement, à l’amélioration de l’efficacité de la procédure de traitement des dossiers, ainsi qu’à une bonne orientation du marché de l’emploi. »
Avec 113.000 dossiers déposés en 2022, dont 43% effectuant un dépôt pour la deuxième fois, le niveau de surendettement retrouve ainsi un niveau proche de 2019, année de référence avant la crise du Covid-19.
L’endettement global des ménages surendettés s’établit à 4,3 milliards d’euros en 2022, en baisse de 12% par rapport à 2021. La part des dettes bancaires a tendance à reculer, tandis que celle des dettes liées aux charges courantes a progressé de 2 points à 15%. Malgré la hausse des prix de l’énergie, la Banque de France n’a pas observé de dégradation liée à ce poste de dépenses dans la situation des ménages surendettés et ne se montre pas alarmiste pour 2023, étant donné les prévisions de croissance annoncées.
Après avoir fortement baissé entre 2010 et 2017, dans le sillage de l’adoption des lois Lagarde et Hamon encadrant le crédit renouvelable, les dettes à la consommation restent stables dans l’endettement global des ménages surendettés, à 38%. La part des dettes immobilières, quant à elle, recule de 32% à 29%.
La typologie des ménages surendettés est sensiblement la même que les années précédentes. Il s’agit souvent d’adultes isolés ou des femmes, surtout quand elles sont cheffes de famille monoparentale. 83% des personnes surendettées sont âgées de 25 à 54 ans. 24% des personnes surendettées sont au chômage. Plus des deux tiers des ménages surendettés ont un niveau de vie inférieur au Smic net mensuel en 2022, contre 21% des ménages français. Le taux de pauvreté dépasse même 72% dans les familles monoparentales surendettées. La moitié des ménages surendettés ne disposent d’aucune capacité de remboursement pour faire face à leurs dettes. La solution d’effacement total de leur dette a été proposée en 2022 dans 38% des cas, contre 40% en 2021. Au total, la Banque de France a effacé l’équivalent de 1,3 milliard d’euros de dettes.
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