
Le stock de contrats d’assurance vie en déshérence avoisine 5,5 milliards d’euros

Le plan d’action CNR 2014-2015 de l’Autorité de contrôle prudentiel et de régulation (ACPR) a fait bouger les lignes dans le dossier des contrats d’assurance vie en déshérence. Dans un rapport au Parlement publié lundi, l’autorité souligne ainsi qu’un stock de 1,9 milliard d’euros de contrats a été réglé l’an dernier grâce à l’amélioration de procédures d’identification des souscripteurs décédés et de leurs bénéficiaires. Un gros travail demeure néanmoins, puisque le stock totaliserait encore 5,4 milliards d’euros.
«Ces résultats attestent de l’efficacité du dispositif de la loi de 2007 dès lors que les assureurs se donnent les moyens de l’utiliser au maximum de ses possibilités», souligne l’ACPR en référence au texte qui a mis en place Agira 2. Opérationnel depuis 2009, ce mécanisme oblige les assureurs à consulter le registre national d’identification (RNIPP) de l’Insee pour découvrir les décès d’assurés. En 2015, Agira 2 a permis de régler 1,7 milliard d’euros, trois plus qu’en 2013.
Croissante à partir de 2012, l’utilisation du dispositif a accéléré en 2014 avec les premières amendes infligées à certains assureurs, qui utilisaient des filtres d’âge et de montant sous-évaluant parfois les décès de 150 fois. Mis en œuvre auprès de 28 sociétés totalisant 90% du marché, le plan CNR a aussi conduit la Place à se saisir du dossier. Le nombre d’équivalents temps plein dédiés au sujet de la déshérence a grimpé à 2.100 l’an dernier, soit dix fois plus qu’en 2008.
«Alors même que près de 2 milliards d’euros ont d’ores et déjà été réglés pour les contrats considérés comme en déshérence à fin 2014, les efforts faits par les organismes pour mieux identifier les contrats ont conduit à une importante réévaluation des stocks de contrats non réglés», note cependant l’ACPR. L’autorité sera donc «attentive à la pérennisation des dispositifs de traitement des contrats» afin de «garantir que le flux des nouveaux contrats dénoués sera bien réglé».
Evalué à 2,8 milliards d’euros en 2012 par la Cour des comptes, puis à 4,6 milliards en 2014 par le Sénat, le stock n’a diminué que de 5,1% en 2015 en raison des nouvelles entrées, selon l’ACPR. Cette manne importante pour les bénéficiaires l’est aussi pour l’Etat. Les capitaux en déshérence depuis au moins dix ans sont reversés à la Caisse des dépôts (CDC), puis définitivement acquis par l’Etat vingt ans plus tard. La CDC devrait engranger 1,3 milliard d’euros au second semestre 2016, selon l’ACPR.
Plus d'articles du même thème
-
Groupama enregistre le résultat le plus élevé de son histoire
L’assureur mutualiste affiche des résultats 2024 en nette progression par rapport à l’exercice précédent grâce à la bonne tenue de l’ensemble de ses activités d’assurance et une sinistralité "climatique" clémente. Toutefois, le ratio de solvabilité pâtit d’effets de marché défavorables et d’exigences en capital plus élevées. -
Harvest commence à sortir du bois après sa cyber-attaque
Sonia Fendler, directrice générale adjointe chez Harvest, est intervenue à la Convention annuelle de l’Anacofi, quelques jours après s'être exprimée lors d'une réunion organisée par la CNCGP. Elle a donné des premiers éléments d’explications sur l’origine de la fuite de données et confirmé que la période d’indisponibilité des services ne sera pas facturée. -
Le nouveau dilemme européen du déploiement de Bâle 3
Sans parler de retour en arrière ou de dérégulation, l’Europe semble désormais consciente d’être allée plus vite et plus loin que les autres juridictions en matière de règlementation bancaire. L’optimisation des règles qui restent encore à produire dans le cadre de la transposition du dernier paquet bancaire de Bâle 3 et de la mise en œuvre de la FRTB cristallise l’attention du secteur.
Sujets d'actualité
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions