
Le salaire reprend du galon dans la finance

Bonne nouvelle pour les candidats tentés d’aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs : 2018 aurait été, selon Robert Walters, «l’année d’une certaine tension sur les salaires», surenchères et contre-offres «témoignant du retour du salaire au centre du processus de décision des candidats», expose Coralie Rachet, managing directeur France du cabinet de recrutement, qui présentait, le 24 janvier, son étude de rémunération et les tendances du marché de l’emploi.
Pour les trois quarts des cadres et 67% des non-cadres interrogés, le salaire arrive en effet en tête des critères de choix d’un emploi, devant la mission (pour 72% des cadres et 53% des non-cadres). L’équilibre des temps de vie (49% des cadres) et l’ambiance de travail (46% des non-cadres) n’arrivent qu’en 3e position. Un tiers de ces deux populations se montre même particulièrement optimiste pour 2019 : 34% des cadres interrogés s’attendent à une augmentation de plus de 7%, 29% des non-cadres espèrent obtenir plus de 3%.
Reste que l’«indice de confiance» à l’égard des opportunités proposées diffère selon les secteurs : la banque-assurance figure dans le top 3 des non-cadres… Pas dans celui des cadres, qui placent le conseil en tête des créneaux les plus prometteurs.
Dans les faits, avec une augmentation de 14% des offres d’emplois par rapport à 2017, la banque a fait partie des fonctions cadres les plus demandées l’an dernier par les recruteurs, en 4e position devant l’IT et le digital (+12%) et la finance d’entreprise (+11%). Anticipant les effets du Brexit sur la place parisienne, Robert Walters prévoit des recrutements importants en 2019 dans les fonctions back et front-office. Ainsi qu’un appel d’air dans les fintech pour les profils mixant expertise bancaire et agilité digitale. Dans les fonctions non cadres, l’assurance a tenu le haut du pavé en 2018, avec un bond de 23% des offres (contre une hausse de 6% pour les cadres).
Mais, en termes d’augmentation pour 2019, ce sont les directions financières qui devraient se montrer les plus généreuses pour les cadres, avec +7%, et même +12% pour les directeurs planification et analyse financières et +9% pour les directeurs contrôle de gestion. Loin devant l’assurance (+2%, +5% pour les responsables comptes clés).
L’enquête repose sur une étude de rémunération européenne (dont 50.000 postulants en France) menée en 2018, des consultations auprès de plus de 2.500 candidats interrogés en ligne en novembre 2018 et en janvier 2019 en France, et un baromètre de l’emploi limité à 13 fonctions reposant sur les données de l’agrégateur Jobfeed.fr.
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