
Le régulateur britannique porte l’affaire des pertes d’exploitation devant la justice

Devant la grogne montante et la perspective d’actions de groupe en rafales, le régulateur britannique a décidé de frapper un grand coup. Huit assureurs ont en effet été «invités» début juin par le régulateur à participer à une action en justice prévue courant juillet et destinée à apporter des éclaircissements aux incertitudes contractuelles actuelles en matière de pertes d’exploitation des entreprises suite à la pandémie de coronavirus.
Les assureurs concernés sont les suivants : Arch, Argenta Syndicate Management, Ecclesiastical Insurance, Hiscox, MS Amlin, QBE, RSA, et Zurich.
Début mai, le régulateur avait pris contact avec une cinquantaine d’entre eux et passé en revue plus de 500 contrats d’assurance. Après cet examen, la FCA a décidé de se concentrer sur un échantillon de 17 polices - de 16 assureurs différents - jugées représentatives de l’ensemble des points litigieux relatifs à la suspension d’activités, avant de resserrer son action sur 8 d’entre eux. «L’action en justice que nous menons vise à apporter clarté et certitude à toutes les personnes impliquées dans ces litiges en matière d’interruption d’activités, les assurés comme les assureurs», a expliqué Christopher Woolard, directeur général par intérim de la FCA. «Nous pensons que c’est aussi le chemin le plus rapide pour parvenir à un peu plus de clarté et qu’en couvrant plusieurs polices et assureurs, elle sera aussi la plus utile sur le marché», a-t-il ajouté.
Le directeur par intérim a cependant conseillé aux entreprises de ne pas crier victoire tout de suite : la majorité des polices d’interruption d’activités n’incorporent pas le risque de pandémie, selon la FCA. Néanmoins, le régulateur a souligné que la décision de justice, une fois rendue, apportera des orientations sur la façon dont les autres polices d’assurances, non inclues dans l’échantillon, devront, ou pas, garantir un remboursement aux assurés.
Suite à l’annonce de la FCA, RSA a tenu à rassurer ses investisseurs en signalant que sa participation à l’action en justice ne signifiait pas qu’il figurait parmi les assureurs les plus exposés : «La part de marché n’a pas été un facteur déterminant dans la sélection, et l’inclusion de RSA n’est pas représentative de sa part de marché sur les libellés des polices concernées», a indiqué l’assureur britannique. Précédemment, RSA avait indiqué que le coût des remboursements liés aux suspensions d’activités se chiffrerait autour de 25 millions de livres.
La décision consécutive à l’action en justice lancée par la FCA n’est pas attendue avant la fin du mois de juillet.
Plus d'articles du même thème
-
Groupama enregistre le résultat le plus élevé de son histoire
L’assureur mutualiste affiche des résultats 2024 en nette progression par rapport à l’exercice précédent grâce à la bonne tenue de l’ensemble de ses activités d’assurance et une sinistralité "climatique" clémente. Toutefois, le ratio de solvabilité pâtit d’effets de marché défavorables et d’exigences en capital plus élevées. -
Harvest commence à sortir du bois après sa cyber-attaque
Sonia Fendler, directrice générale adjointe chez Harvest, est intervenue à la Convention annuelle de l’Anacofi, quelques jours après s'être exprimée lors d'une réunion organisée par la CNCGP. Elle a donné des premiers éléments d’explications sur l’origine de la fuite de données et confirmé que la période d’indisponibilité des services ne sera pas facturée. -
Le courtier en assurances Adélaïde confirme ses ambitions de croissance
Le groupe de courtage familial indépendant boucle une belle année 2024 et entend bien continuer sur cette lancée. Un nouveau directeur général pour Verlingue attendu fin avril viendra renforcer encore la dynamique de croissance de la filiale historique du groupe.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions