
Le FRU pèse toujours plus sur les résultats des banques

Il souffle depuis plusieurs trimestres déjà, mais les banques françaises ont du mal à s’habituer au vent de face du Fonds de résolution unique (FRU), l’instrument mis en place en 2016 afin de garantir la disponibilité d’un soutien financier lors d’une éventuelle restructuration des banques européennes. Au premier trimestre 2019, la contribution au FRU s’est ressentie sur les résultats des banques françaises.
Crédit Agricole SA s’est plaint d’un «poids extrêmement lourd». Au premier trimestre, la structure cotée du groupe Crédit Agricole a versé 332 millions d’euros au FRU, 13,9% de plus qu’un an auparavant. Cette contribution a coûté 2,5 points de croissance au résultat net de CASA. Pour l’ensemble du groupe Crédit Agricole, la contribution trimestrielle s’est élevée à 422 millions (+17,4%).
Tendance similaire chez BPCE avec une hausse de 10,7% en un an des paiements au FRU, avec 376 millions d’euros. La Société Générale s’en sort mieux, avec 362 millions versés au premier trimestre 2019, contre 423 millions un an auparavant. BNP Paribas n’a pas distingué dans ses résultats du premier trimestre le montant versé au titre du FRU.
Mode de calcul jugé trop opaque
Le FRU est alimenté par les contributions ex-ante des établissements de crédit et des entreprises d’investissement dès lors qu’elles sont soumises à la surveillance de la BCE. Pour 2019, la contribution ex-ante des banques française s’élève à 2,418 milliards d’euros, soit 31% du total collecté par le FRU. En 2018, la contribution des banques françaises s’élevait à 2,29 milliards. Les banques allemandes contribueront pour un peu moins de 2 milliards d’euros en 2019. Notifiées du montant à payer début mai, les banques doivent ensuite payer leur part en juin. Outre le montant à payer, elles se plaignent du mode de calcul de la contribution au FRU, trop opaque selon elles.
Le vent de face n’est pas près de retomber. La taille du fonds doit progressivement monter en puissance jusqu’en 2023, pour atteindre au moins 1% du montant des dépôts couverts de l’ensemble des établissements de crédit agréés dans tous les États membres participants, soit environ 55 milliards d’euros. A l’horizon 2023, la contribution totale pour la France est estimée à 15,5 milliards d’euros par l’ACPR.
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