«Le DAF est au cœur des transformations»
La parole à... Mikaël Deiller, directeur finance, banques et services financiers chez Michael Page
Lucile Chevalier
Mikaël Deiller, directeur finance, banques et services financiers chez Michael Page
Historiquement, quel était le rôle du directeur financier et comment le métier a-t-il évolué ?
Avant les années 2000, le DAF était une sorte de secrétaire général, surtout dans les PME. Il supervisait la comptabilité, les finances, le juridique, l’administratif, mais aussi les RH, et l’informatique (IT). Il récupérait tous les sujets transverses. C’est de moins en moins le cas. La fonction DAF se resserre sur les sujets financiers : stratégie financière, contrôle de gestion, comptabilité, juridique et trésorerie. Son rôle reste important, et au codir sa voix est entendue. Mais il n’est plus automatiquement le numéro deux de l’entreprise. Dans certaines sociétés, l’IT étant un sujet majeur, c’est le directeur de la technologie (CTO) qui occupe cette place.
La digitalisation a-t-elle amoindri cette fonction ?
Au contraire, le DAF est au cœur des transformations, notamment digitale. Il est celui qui conduit et accompagne le changement. Quand il a fallu, il y a dix ans, digitaliser les process – comme la dématérialisation des factures –, c’est d’abord passé par lui. Il a eu en charge le projet, il a choisi les prestataires, évalué l’impact sur l’entreprise et intégré ces nouveaux outils dans les process. Pour la digitalisation des modèles économiques, comme passer de la vente en magasin à la vente en ligne, il est encore en première ligne. C’est lui qui construit le business plan, qui modélise et évalue les risques et qui met en place le changement.
DAF ou directeur de la technologie, qui doit prendre la direction sur les sujets de cybersécurité ?
La prime est en général donnée à ce dernier. Mais toutes les sociétés sont loin d’avoir tranché la question. Dans l’idéal, il faudrait qu’ils fonctionnent en tandem. Mais l’organisation de l’entreprise ne le permet pas toujours. Certaines sociétés externalisent l’IT, d’autres ont un CTO gérant ces sujets au niveau du groupe quand le DAF s’occupe des affaires d’une filiale, d’un pays.
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