
Le Crédit Mutuel Arkéa est assez solvable pour devenir indépendant

Le Crédit Mutuel Arkéa affiche déjà une solvabilité suffisante pour assurer son indépendance. Lors de la présentation des résultats 2015, son président Jean-Pierre Denis s’est félicité hier que le groupe présente « une marge de sécurité de près de 500 pb par rapport aux exigences réglementaires ». Un niveau d’autant plus confortable que le ratio de fonds propres minimal de 10,75% que lui a notifié la BCE intègre déjà une « hypothèse sérieuse de séparation » qui l’a gonflé de 225 pb, révèle le dirigeant.
L’intégration de ce scénario peut surprendre dans la mesure où la BCE milite depuis des mois pour une réforme des statuts de l’organe central, la Confédération nationale du Crédit Mutuel (CNCM), afin de permettre une supervision unique. Suspendue depuis une décision du TGI de Paris le 19 janvier, la transformation de la CNCM en coopérative se heurte au refus du Crédit Mutuel Arkéa, qui y voit la mainmise du groupe CM11-CIC, dont l’exigence en capital est fixée pour 2016 à 8,375%.
Alors que des précisions sur ce dossier devraient venir ce mercredi, lors de la présentation des résultats du groupe Crédit Mutuel, Arkéa met en avant ses performances et son dynamisme. « Entre 2008 et 2015, le groupe a confirmé sa solidité et son bon niveau de rentabilité dans un contexte de forte croissance qui l’a fait changer de dimension », estime Jean-Pierre Denis.
L’an dernier, le produit net bancaire du groupe a ainsi progressé de 3,3%, à un niveau record de 1,78 milliard d’euros, soit une croissance de 65% sur la période 2008-2015. Cet essor s’est notamment appuyé sur le développement des produits sous marque blanche (25% des revenus contre environ 10% en 2008). En 2015, en assurance dommages la part des réseaux externes a représenté 16% du stock et 31% des affaires nouvelles.
« Un des moteurs du modèle de bancassureur industriel est l’activité pour compte de tiers, qui permet aussi d’accélérer l’amortissement des plates-formes produits », souligne Ronan Le Moal, directeur général de Crédit Mutuel Arkéa. Malgré des effectifs en hausse de 17% depuis 2008, le coefficient d’exploitation (ratio des coûts sur revenus) est demeuré quasi stable, à environ 69%. En augmentation de 10% l’an dernier, à un record de 296 millions d’euros, le résultat net part du groupe a aussi été porté par une production de crédits en hausse de 44%, à 12,2 milliards.
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