
Le Crédit Agricole va monter à près de 20% de Banco BPM

Le Crédit Agricole grimpe d’un cran dans le dossier Banco BPM. Après être monté virtuellement à 15,1% du capital de la banque italienne en décembre dernier via l’achat de produits dérivés, le groupe français vient d’annoncer deux évolutions clés en la matière.
Il a non seulement obtenu l’autorisation de la Banque centrale européenne pour franchir le seuil des 10% de Banco BPM (sans pouvoir dépasser 19,9%) mais il a aussi indiqué détenir en tout 19,8% du capital de la société transalpine, dont 9,9% via des dérivés. Une fois qu’il aura reçu l’autorisation de la Banque d’Italie, le Crédit Agricole a «l’intention d’exercer son droit à la livraison en physique de l’ensemble des actions Banco BPM sous-jacentes à la position en instruments dérivés», a indiqué le groupe, ce qui porterait son poids au capital de la banque italienne à 19,8%.
UniCredit lance son OPA sur Banco BPM
L’entreprise dirigée pour encore quelques semaines par Philippe Brassac a précisé qu’elle ne comptait pas lancer d’OPA sur Banco BPM. L’opération aurait par ailleurs un impact négatif de 20 points de base sur le ratio CET1 de la banque au deuxième trimestre 2025.
En renforçant encore ses positions dans son partenaire italien, le Crédit Agricole augmente encore son pouvoir de négociations vis-à-vis d’UniCredit qui vient par ailleurs de déposer son offre de rachat sur Banco BPM. Celle-ci est inchangée par rapport aux annonces initiales de banque d’Andrea Orcel et propose 0,175 nouvelle action UniCredit contre un titre Banco BPM. Elle sera ouverte du 28 avril au 23 juin 2025. Le prix proposé représente une décote de 3% par rapport au cours de Banco BPM à la clôture du 1er avril.
Imbroglio avec Amundi
Banco BPM, qui ne cache pas son opposition à une reprise par UniCredit, a de son côté lancé une OPA sur la société de gestion Anima qui doit se terminer ce vendredi 4 avril.
La montée du Crédit Agricole au capital de BPM pourrait pourtant contrecarrer les intérêts de sa filiale de gestion d’actifs Amundi, liée à UniCredit jusqu’en 2027 par un accord de distribution. Selon Bloomberg, qui cite des proches de la banque italienne, celle-ci envisagerait de trouver un autre partenaire à l’issue de l’accord. Andrea Orcel aurait notamment été échaudé par le soutien du Crédit Agricole au patron de BPM, Giuseppe Castagna. En appuyant l’offre révisée de Banca Popolare di Milano sur Anima, la banque verte irait à l’encontre des intérêts d’UniCredit.
Vraie fâcherie ou simple technique de négociation, l'éventualité d’une non-reconduction du partenariat dans l’asset management fait en tout cas plonger de 6,8% l’action Amundi à Paris ce 2 avril.
A lire aussi: La solidité des banques italiennes à l’épreuve des tensions douanières
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