
Le coût des émeutes de l'été grimpe à 730 millions d’euros

La facture est encore plus salée que prévu. Le coût des émeutes qui ont secoué de nombreuses villes françaises fin juin et début juillet après le décès d’un adolescent lors d’un contrôle routier s'élève finalement à 730 millions d’euros pour les assureurs, selon un communiqué de France Assureurs, l’association professionnelle du secteur.
Mi-juillet, les assureurs avaient comptabilisé 11.300 sinistres pour une facture provisoire de 650 millions d’euros. Finalement, la profession a recensé 15.600 sinistres et revu à 730 millions le coût de ces violences, largement supérieur aux émeutes de 2005.
Les dommages aux biens des professionnels représentent 41% des déclarations de sinistres et 65% du coût total, précise le communiqué. Les dommages aux biens des collectivités locales constituent 4% des déclarations de sinistres et 27% du coût total. Les dommages aux véhicules totalisent 46% des déclarations de sinistres et 6% du coût total, le solde étant constitué par les autres dommages aux biens des particuliers.
La Smacl affaiblie
«Cette réévaluation des dommages liés aux violences urbaines de fin juin confirme le lourd tribut payé par les collectivités locales et leurs assureurs à ces émeutes», souligne Florence Lustman, la présidente de France Assureurs, dans un communiqué.
La charge est particulièrement forte pour les assureurs exposés aux collectivités locales. La Smacl, l’assureur historique des collectivités contrôlé par la Maif, estimait cet été sa propre facture à 100 millions d’euros, et a indiqué qu’il devrait être recapitalisé. Son directeur général, Patrick Blanchard, avait posé mi-juillet dans un entretien aux Echos la question du caractère assurable des collectivités locales et appelé l’Etat à soutenir ces dernières. Pour Groupama, numéro deux sur ce segment, la charge se monterait à plusieurs dizaines de millions d’euros.
A lire aussi: Emeutes urbaines : le gouvernement force la main aux assureurs
Le débat entre puissance publique et assureurs est d’autant plus vif que début juillet, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire avait demandé à la profession des gestes extracontractuels, comme des baisses de franchise, pour les particuliers et les commerçants dont les biens ont été saccagés. Les assureurs ont fait preuve de souplesse, en ordre dispersé, mais considèrent pour leur part que l’Etat a failli dans sa mission de maintien de l’ordre.
Pour ne rien arranger, Bercy a réitéré fin août un appel à la modération tarifaire pour les assurances du quotidien - auto et habitation - alors même que le coût des réparations automobiles, par exemple, ne cesse de grimper.
Plus d'articles du même thème
-
Groupama enregistre le résultat le plus élevé de son histoire
L’assureur mutualiste affiche des résultats 2024 en nette progression par rapport à l’exercice précédent grâce à la bonne tenue de l’ensemble de ses activités d’assurance et une sinistralité "climatique" clémente. Toutefois, le ratio de solvabilité pâtit d’effets de marché défavorables et d’exigences en capital plus élevées. -
Harvest commence à sortir du bois après sa cyber-attaque
Sonia Fendler, directrice générale adjointe chez Harvest, est intervenue à la Convention annuelle de l’Anacofi, quelques jours après s'être exprimée lors d'une réunion organisée par la CNCGP. Elle a donné des premiers éléments d’explications sur l’origine de la fuite de données et confirmé que la période d’indisponibilité des services ne sera pas facturée. -
Le courtier en assurances Adélaïde confirme ses ambitions de croissance
Le groupe de courtage familial indépendant boucle une belle année 2024 et entend bien continuer sur cette lancée. Un nouveau directeur général pour Verlingue attendu fin avril viendra renforcer encore la dynamique de croissance de la filiale historique du groupe.
Sujets d'actualité
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions