
Le Conseil de stabilité financière veut parer de futures turbulences de marché comme en mars

Le Conseil de stabilité financière (FSB) publie ce mardi une lettre de son président Randal K. Quarles et deux rapports à destination du G20 sur les vulnérabilités du système financier exposées par le Covid-19. Après un autosatisfecit sur la régulation en place, il rappelle que, malgré un assouplissement des conditions financières, l’incertitude et des risques élevés pour la stabilité financière persistent et, du fait de la nature prolongée de l’événement, nécessitent vigilance et efforts pour éviter les incidents systémiques et assurer le financement de l’économie réelle.
Le choc de mars est né d’une crise extérieure que les banques et infrastructures de marché, renforcées par les réformes post-2008, ont plutôt absorbée. Mais les tensions ont conduit à des déséquilibres. Côté demande, les entreprises ont tenté d’exploiter les marchés, avec des troubles différents : les pays émergents ont subi de graves perturbations sur le financement offshore en dollars, les pays développés des sorties importantes sur certains fonds monétaires non gouvernementaux (MMF), jusqu’à 30% aux Etats-Unis, ou fonds ouverts. Côté offre, réévaluation du risque, contraintes réglementaires et opérationnelles ont réduit la capacité des banques, forçant les autorités à d’importantes soutiens au crédit.
Les réponses monétaires, budgétaires et réglementaires «sans précédent» ont atténué les tensions. «Cela pourrait conduire à des problèmes d’aléa moral à l’avenir, dans la mesure où les marchés n’internalisent pas totalement leur propre risque de liquidité en prévision des futures interventions de la banque centrale en période de crise.»
Surtout, l’épisode a mis en évidence des problèmes particuliers liés à l’interconnexion générale, avec la nécessité de renforcer la régulation du secteur des financières non bancaires (NBFI). Le Conseil s’est donc fixé un plan d’action afin d’analyser et, le cas échéant, de traiter les risques et marchés spécifiques qui ont pu contribuer à l’amplification du choc, d’améliorer la compréhension des risques systémiques liés aux NBFI, d’évaluer les politiques pour y faire face sans compromettre leur rôle (important) dans le financement de l'économie. Les mesures ne devraient pas être similaires à celles prises pour le secteur bancaire en termes de capital prudentiel.
Un deuxième rapport détaille les mesures prises et conclut que la coordination générale a découragé les actions unilatérales qui auraient pu fausser le jeu entre juridictions et conduire à une fragmentation accrue.
Plus d'articles du même thème
-
La chute se poursuit sur des marchés paniqués par la guerre commerciale
Les Bourses européennes ont ouvert dans le rouge vif lundi après le plongeon des marchés asiatiques. Les taux continuent également à reculer. -
Les cours de Bourse des gestionnaires d'actifs ne sont pas épargnés par la bataille des tarifs douaniers
L'Agefi a calculé et compilé les variations de cours enregistrées par les gestionnaires d'actifs cotés en Bourse sur les séances du 3 et 4 avril 2025 après les annonces américaines sur les droits de douane. -
Le risque de surenchère tarifaire tétanise les marchés
La riposte de la Chine aux tarifs douaniers réciproques de Donald Trump a exacerbé le risque d'escalade et de récession, plongeant les marchés financiers encore davantage dans la tourmente. Wall Street accuse sa pire chute depuis la crise Covid. L'Europe efface ses gains de 2025. Les investisseurs fuient vers les emprunts d'Etat.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions