
Le big bang de la mobilité bancaire n’a pas eu lieu
La relation entre les banques françaises et leurs clients s’est renforcée pendant la crise sanitaire. C’est un des points forts qui ressort de l’étude annuelle sur la mobilité bancaire dévoilée mardi par Bain & Company. Les néobanques sont toujours en embuscade, mais les freins au changement d’établissement restent fort. « La confiance dans les structures reste un des atouts des banques traditionnelles. Or cette confiance se construit sur plusieurs années », explique Julien Bet, co-auteur de l’étude avec Ada Di Marzo, tous deux étant associés du pôle de compétence services financiers chez Bain & Company.
Ainsi, le taux de satisfaction des clients, mesuré par le NPS (le net promoter score, mesurant la proportion des personnes qui recommandent leur banque à un proche par rapport à ceux qui la déconseillent) a augmenté, passant d’environ 5% en 2019 à 12% en 2021, confirmant sa tendance à la hausse sur le long terme. En 2013, ce même NPS était négatif, à -10%. Par ailleurs, en 2020, le taux d’attrition dans les banques (la proportion de clients qui changent d’établissement), en hausse continue depuis 5 ans, a légèrement diminué, à 4,7%, contre 5,5% l’année précédente.
Lacunes
Ce qui peut apparaître comme un satisfecit pour les banques traditionnelles n’empêche pas le danger de voir leurs clients les plus rentables partir vers d’autres structures plus légères. Ainsi, toujours selon l’étude de Bain & Company, environ 40% des clients envisagent de fragmenter leur relation auprès d’acteurs non bancaires. Si cette proportion a eu tendance à baisser légèrement en 2021 par rapport à 2020 (38% contre 48%), elle reste tout de même élevée. Et cette proportion est encore plus importante pour les jeunes. Les moins de 30 ans sont près de 70% à envisager passer par des acteurs non bancaires pour souscrire à des produits financiers.
Cette situation constitue un défi d’autant plus important pour les banques installées que contrairement aux nouveaux entrants, elles continuent à être perçues comme étant à la traîne en termes de digitalisation. Pour 53% de leurs clients, l’offre digitale des banques traditionnelles n’atteint pas un niveau satisfaisant. En conséquence, leurs conseillers, qui pourraient constituer un de leur point forts, passent 54% de leur temps à effectuer des opérations de routine et à résoudre des problèmes courants.
Plus d'articles du même thème
-
Harvest commence à sortir du bois après sa cyber-attaque
Sonia Fendler, directrice générale adjointe chez Harvest, est intervenue à la Convention annuelle de l’Anacofi, quelques jours après s'être exprimée lors d'une réunion organisée par la CNCGP. Elle a donné des premiers éléments d’explications sur l’origine de la fuite de données et confirmé que la période d’indisponibilité des services ne sera pas facturée. -
La loi de finances 2025 a laissé aux banques un sentiment aigre-doux
Par souci de justice fiscale, la loi de Finances 2025 a apporté un certain nombre de modifications dont plusieurs touchent les banques de façon directe ou indirecte. Certaines dispositions ne sont pas à l’avantage du secteur bancaire mais d’autres sont plutôt bénéfiques. Zoom sur deux exemples concrets. -
Thomas Labergère (ING): «Il faut réconcilier le citoyen avec l'économie et la finance»
A l'occasion de l'événement Banques 2030 organisé le 27 mars par L'Agefi, Thomas Labergère, le directeur général d'ING en France, évoque les mesures nécessaires pour promouvoir la compétitivité des banques européennes.
Sujets d'actualité
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions