
LCL : les élus du personnel exercent un droit d’alerte sur la santé des salariés

La tension s’accroît chez LCL. Après un mouvement de grève sur les négociations salariales qui avait mobilisé en janvier près de 20% des salariés selon les organisations syndicales et 15% selon la direction, les 27 membres du CSE central (comité social et économique) de la banque ont décidé d’exercer leur droit d’alerte pour «risque grave sur la santé des salariés». Cette procédure inscrite dans le Code du Travail leur permet d’obliger l’employeur à ouvrir une enquête et à prendre les mesures adéquates lorsqu’ils constatent «un danger grave et imminent» sur la santé ou la sécurité des salariés.
Les représentants du personnel de LCL s’inquiètent de la montée des risques psycho-sociaux dans les agences. Un premier rapport d’expertise sur le projet de nouveau maillage du réseau en mai 2021 avait dressé «un constat alarmant de la situation sociale». La direction de LCL s’était ensuite engagée, rappellent les représentants dans un courrier qu’ils lui ont adressé le 10 mai, à mettre en place « une étude de fond sur les conditions de travail des salariés du réseau en faisant appel à des ressources externes».
Pas d’action concrète pour prévenir les risques
Malgré la mise en place par la direction de LCL d’un partenariat avec le Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), les membres du CSE considèrent qu’ «aucune action concrète n’a été mise en place » pour prévenir les risques sur la santé mentale des salariés. Ils pointent notamment «une nouvelle détérioration des conditions de travail» qui se traduirait par une forte hausse du taux de démission et d’absentéisme dans le réseau.
Selon le bilan social 2022 qui vient de leur être présenté, le nombre de démissions a atteint 967 l’an dernier, en hausse de 23% par rapport à 2021 et de 30% par rapport à 2019. Le taux de démissions s’élève à 5,7% en 2022, contre 4,5% en 2021 et 4,1 % en 2019. Une progression qui témoigne du malaise grandissant dans les agences, selon les représentants du personnel. «Pour la première fois, les cadres démissionnent plus que les techniciens», ajoute la délégation Force Ouvrière.
Autre signe d’une désaffection croissante pour le métier, le nombre de départs pendant la période d’essai a augmenté de 38%. Les élus s’alarment également du nombre record de jours d’absence pour maladie, en hausse de plus de 17% par rapport à 2019, à plus de 250.000. Le taux d’absentéisme a atteint 7,2% l’an dernier dans le réseau LCL, contre 5,8% il y a trois ans, soit 1,4 point de hausse.
Cette procédure intervient alors que le groupe Crédit Agricole, maison-mère de LCL, a publié des résultats trimestriels supérieurs aux attentes qui font néanmoins apparaître un recul de 5% des revenus chez LCL.
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