
LCL fermera 13% de ses agences d’ici à fin 2019
Les dirigeants du Crédit Agricole aiment à répéter, à rebours du discours ambiant, que le maillage de leur réseau d’agences est adapté. L’une de leurs filiales, pourtant, va subir une sérieuse cure d’amaigrissement dans le cadre du plan à moyen terme 2020 que le groupe a dévoilé le 9 mars : LCL. L’enseigne « n’a pas délivré les performances espérées », selon les propres mots de Philippe Brassac, directeur général de Crédit Agricole SA. Depuis son rachat en 2003, aurait-il pu ajouter.
LCL prévoit de fermer 240 agences à l’horizon du plan, soit 13% du total. Déjà restructuré, son réseau compte aujourd’hui 1.880 agences en France : 1.200 principales et 680 dites secondaires, car elles emploient deux à trois salariés. Ce sont ces dernières qui supporteront les fermetures. A terme, le maillage comprendra toujours 1.200 agences principales, ainsi que 40 agences « cathédrales », un concept déjà ouvert fin 2015 dans l’ancien siège du boulevard des Italiens à Paris. S’y ajouteront 400 agences secondaires et 10 centres de relations clients.
« On tombe des nues », indiquait hier un représentant syndical de la banque, en estimant l’impact social du plan à 400 suppressions de postes. LCL ne confirme pas ce calcul, se bornant à indiquer qu’un départ à la retraite sur deux est remplacé dans la banque. Un autre chantier pourrait lui aussi être lourd de conséquences : la migration vers le système informatique des caisses régionales de Crédit Agricole, Nice.
En investissant en parallèle 450 millions d’euros dans sa transformation, numérique en tête, LCL entend devenir la « banque des services premium en ville ». La formule est nouvelle, pas le positionnement : l’ex-Crédit Lyonnais a toujours eu un caractère urbain, s’attachant à servir une clientèle aisée qui est aujourd’hui la cible privilégiée des banques 100% en ligne.
Le pari est donc loin d’être gagné. Malgré les restructurations successives menées par son actionnaire, qui ont fait fondre les effectifs de 5,5% depuis 2011, LCL déçoit. Son produit net bancaire n’est d’ailleurs censé repartir à la hausse qu’en 2018. La croissance moyenne annuelle du PNB atteindrait alors +0,5% sur la durée du plan, contre 3% chez Cariparma, la banque de détail du groupe en Italie. Censé reculer de 6 points entre 2015 et 2019, à 65%, le coefficient d’exploitation du réseau jaune et bleu resterait le plus élevé des pôles métiers du Crédit Agricole.
Plus d'articles du même thème
-
Harvest commence à sortir du bois après sa cyber-attaque
Sonia Fendler, directrice générale adjointe chez Harvest, est intervenue à la Convention annuelle de l’Anacofi, quelques jours après s'être exprimée lors d'une réunion organisée par la CNCGP. Elle a donné des premiers éléments d’explications sur l’origine de la fuite de données et confirmé que la période d’indisponibilité des services ne sera pas facturée. -
La loi de finances 2025 a laissé aux banques un sentiment aigre-doux
Par souci de justice fiscale, la loi de Finances 2025 a apporté un certain nombre de modifications dont plusieurs touchent les banques de façon directe ou indirecte. Certaines dispositions ne sont pas à l’avantage du secteur bancaire mais d’autres sont plutôt bénéfiques. Zoom sur deux exemples concrets. -
Thomas Labergère (ING): «Il faut réconcilier le citoyen avec l'économie et la finance»
A l'occasion de l'événement Banques 2030 organisé le 27 mars par L'Agefi, Thomas Labergère, le directeur général d'ING en France, évoque les mesures nécessaires pour promouvoir la compétitivité des banques européennes.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions