
L’assurance vie s’invite dans le débat présidentiel

La «flat tax» a jeté un pavé dans la mare des assureurs. Pour simplifier le système fiscal, les candidats à la présidence Emmanuel Macron et François Fillon ont proposé de mettre en place un taux d’imposition unique de 30% sur tous les revenus de l’épargne, réforme désignée sous le nom de flat tax. Dans le cas de l’assurance vie, cela revient à supprimer l’avantage fiscal qui permet une taxation à 23% (7,5% d’impôt et 15,5% de prélèvements sociaux) à partir de huit ans de détention du contrat. Emmanuel Macron a souligné que la hausse ne concernerait que les nouveaux flux.
La flat tax est «illogique», a balayé hier Bernard Spitz, président de la Fédération française de l’assurance (FFA), lors d’une conférence de presse. «Pour que l’épargne soit utile à l’économie, il faut cette motivation de long terme qui ne viendrait pas spontanément, a renchéri Pierre de Villeneuve, vice-président de la FFA et président exécutif de BNP Paribas Cardif. Elle est là car il y a une contrepartie : ce léger avantage fiscal». «Il ne faut pas pénaliser l’épargne longue au profit de l’épargne hyper liquide qu’est le Livret A», a ajouté Pascal Demurger, vice-président de la FFA et directeur général de la Maif.
Pour appuyer son propos, la FFA a publié hier les résultats d’un sondage réalisé avec Ipsos indiquant que 77% des Français étaient contre la flat tax, une proportion montant à 92% pour les détenteurs d’un contrat d’assurance vie depuis huit ans.
Les assurés aussi tapent du poing sur la table. Dans un communiqué publié hier, l’association d’épargnants Afer somme «les candidats qui souhaitent alourdir le fardeau fiscal qui pèse sur les épargnants de revoir leur copie», en citant expressément les programmes d’Emmanuel Macron et de François Fillon.
En fait, François Fillon serait d’ores et déjà revenu en arrière. Eric Woerth, le député-maire LR de Chantilly (Oise) et chargé du projet présidentiel du candidat, a déclaré mardi 28 février sur LCI qu’il fallait «faire une exception [à la flat tax] pour l’assurance vie».«J’ai cru comprendre qu’un certain nombre de projets n’étaient pas finalisés», a souri Bernard Spitz hier.
Pour ses défenseurs, inutile d’imaginer une alternative à l’assurance vie pour encourager l’épargne de longue durée diversifiée. «Il n’y a pas besoin de fonds de pension à la française, déclare Pierre de Villeneuve. Nous avons déjà tous les outils avec l’assurance vie. Il faut la développer davantage.»
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