L’assurance vie se concentre sur la clientèle privée et patrimoniale

Face à la baisse des rendements des fonds euros, plébiscités par le grand public, les assureurs s’orientent de plus en plus vers les épargnants aisés.
Daxia Rojas
couverture - protection - sécurité - assurance
Une forte baisse des rendements moyens servis en 2019 est attendue sur les fonds euros des contrats d’assurance vie.  -  Fotolia

La pression sur les fonds euros ne faiblit pas. Le rendement financier brut des actifs généraux des fonds euros classiques a baissé de 0,29% en 2018 à 2,82% et devrait continuer à chuter pour atteindre 2,50% en 2019, selon le Baromètre 2019 de l’Epargne-Vie individuelle, publié vendredi par Facts & Figures. Parallèlement, les taux moyens servis sont restés stables à 1,67% l’année passée, contre 1,68% en 2017. En conséquence, la collecte brute en euros connaîtune forte dynamique depuis 2019, dépassant de 750 millions d’euros en moyenne chaque mois celle des années précédentes. A l’inverse, à cause de la volatilité des marchés, la collecte brute en unités de compte (UC) est en recul sur les cinq premiers mois de l’année par rapport à la moyenne des trois derniers exercices.

L’étude anticipe cependant une forte baisse des rendements moyens servis sur les fonds euros en 2019 qui devraient osciller entre 1,40% et 1,50%.

Afin de juguler l’appétit des Français pour les fonds euros peu rémunérateurs et privilégier le taux d’UC, «les assureurs lèvent le pied sur l’épargne standard et s’orientent de plus en plus sur la gestion de patrimoine et la gestion privée», explique Cyrille Chartier-Kastler, fondateur de Facts & Figures. Pour rappel, l’épargne standard, grand public, correspond à des encours moyens de contrats de 40.000 euros maximum. Dans l’épargne patrimoniale, les contrats varient entre 60.000 et 100.000 euros quand en gestion privée ils vont de 200.000 euros à plusieurs millions.

En 2018, 88% de la collecte nette de l’assurance vie a relevé de la gestion de patrimoine ou privée, souligne Facts & Figures. «Plus de la moitié des encours d’assurance vie sont détenu par 10% des Français», résume Cyrille Chartier-Kastler. Les réserves constituées par les assureurs et les plus-values latentes au sein de leurs actifs généraux offrent cependant au secteur un horizon de 5 à 10 ans pour se transformer si les taux restent bas, d’après Facts & Figures. «L’assurance vie devient de plus en plus complexe et financière. Il y a beaucoup d’initiatives pour inventer de nouvelles formes de fonds en euros ou de nouvelles gestions financières mais il faut qu’une solution compréhensible émerge pour l’épargnant moyen. Sinon, l’assurance vie perdra durablement sa dimension populaire en faveur de l’épargne réglementée », conclut Cyrille Chartier-Kastler.

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